En visite officielle à Doha, le sénateur américain Marco Rubio a affirmé que les États-Unis défendront “sans réserve” la souveraineté et l’intégrité du Qatar face aux “menaces régionales”. Cette prise de position, à forte portée symbolique, intervient quelques jours seulement après une intensification de la crise au Moyen-Orient, entre Israël, le Qatar et leurs voisins.
Une promesse directe à Doha
Lors d’une conférence de presse, Rubio a insisté sur le rôle stratégique du Qatar en tant que partenaire des États-Unis dans la région, siège notamment de la base militaire d’Al-Udeid, la plus grande base américaine au Moyen-Orient. “Le Qatar ne sera jamais seul, les États-Unis tiendront leurs engagements de défense”, a-t-il déclaré.
Le Qatar, un allié crucial
Doha joue un rôle diplomatique singulier : médiateur entre Washington et les mouvements islamistes, influent dans le dialogue israélo-palestinien, soutien de l’économie énergétique mondiale grâce à son gaz naturel liquéfié (GNL). En assurant un soutien direct, Rubio cherche à consolider une relation militaire et économique jugée vitale.
La réaction des pays arabes
La déclaration provoque des réactions variées dans la région :
- Arabie Saoudite et Émirats arabes unis restent méfiants face à un Qatar souvent perçu comme rival régional.
- Oman et Koweït saluent le signal de stabilité.
- Iran dénonce un “alignement dangereux sur Tel-Aviv” et accuse Washington de favoriser les divisions arabes.
Une diplomatie américaine clivante
L’administration Trump poursuit une ligne où les alliances bilatérales priment sur une approche régionale concertée. Le soutien au Qatar illustre cet engagement, mais crée aussi un risque : isoler Doha en en faisant un bouclier américain, tout en accentuant les clivages avec ses voisins immédiats.
Risques d’escalade au Moyen-Orient
L’annonce intervient dans un contexte de frappes israéliennes dénoncées par le Qatar (voir Article 19). Les chancelleries arabes craignent une nouvelle vague de confrontations régionales où chaque pays chercherait son propre protecteur parmi les grandes puissances (USA, Russie, Chine).
Un pari stratégique américain
En affichant son soutien, Washington veut rappeler que la péninsule Arabique reste l’un des théâtres prioritaires de sa politique étrangère. Mais beaucoup d’observateurs craignent que ce geste diplomatique renforce une logique de blocs, éloignant la perspective d’une paix régionale durable.
