Introduction : un procès attendu de longue date
Après plus de vingt ans de fuite, le chef de la LRA, Joseph Kony, reste introuvable, mais la Cour pénale internationale (CPI) a franchi un cap majeur avec l’ouverture des audiences de confirmation des charges portées contre lui. Ce moment crucial en septembre 2025 marque un retour remarquable de la justice internationale dans la lutte contre l’impunité des crimes de guerre en Afrique.
La procédure vise à confirmer la recevabilité des accusations avant un éventuel procès. Pour les victimes, ce processus est un espoir de reconnaissance et de réparation.
Les chefs d’accusation et les preuves
Joseph Kony est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité : massacres, enlèvements, esclavage sexuel, recrutement d’enfants soldats, actes de torture et violences sexuelles systématiques. La CPI a rassemblé un dossier considérable, fruit d’enquêtes de terrain, témoignages de victimes et expertises internationales.
Les audiences de confirmation vont évaluer la solidité des preuves et leur suffisance pour passer à un procès complet. Cette étape, formelle mais essentielle, pourrait permettre d’emprisonner Kony s’il venait à être capturé.
L’impact régional de la procédure
Pour l’Ouganda et ses voisins, cette avancée est une victoire symbolique. Elle pourrait encourager la reddition des membres de la LRA, faciliter la réconciliation régionale, et renforcer les efforts pour stabiliser une région longtemps minée par la violence.
Toutefois, l’absence de l’accusé complique la tâche et nourrit les interrogations sur l’efficacité ultime du processus.
Jeux humains et réconciliation
Le procès vise aussi à donner la parole aux nombreuses victimes, souvent oubliées. De nombreuses femmes et enfants ont subi des violences innommables. Leur participation au procès est une reconnaissance indispensable pour avancer vers la guérison collective.

Par ailleurs, les observateurs soulignent que la justice pénale et la réparation sociale doivent aller de paire.
Controverses et limites
Certaines critiques soulignent que la CPI est perçue par certaines comme une justice étrangère hésitant parfois entre mission de paix et enjeu politique. D’autres estiment que la justice doit être complétée par des processus locaux de vérité et de réconciliation.
Ce débat reste vif en Ouganda et dans la région.
Conclusion
Même si Joseph Kony demeure introuvable, l’ouverture des audiences de confirmation porte un message fort : la communauté internationale ne tolère pas l’impunité. Ce pas symbolique ouvre la voie à une justice plus ferme et plus audible pour les centaines de milliers de victimes de la LRA.