Une transition politique historique
Le Gabon traverse depuis août 2023 une période de transition politique majeure, marquée par le renversement du président Ali Bongo Ondimba à la suite d’un coup d’État militaire. Ce dernier, au pouvoir pendant près de 56 ans, a vu son régime remplacé par une junte dirigée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a pris la présidence de la transition dans un climat de forte attente populaire et politique.
La mise en place d’un Comité pour la transition et la restauration des institutions
Dès sa prise de pouvoir, le général Oligui Nguema a instauré un Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dont la mission principale est de guider le pays vers une gouvernance démocratique renouvelée. Cette transition, à durée indicative de deux ans, est fondée sur l’organisation d’un dialogue national inclusif qui regroupe toutes les forces vives de la nation, afin de poser les bases d’une nouvelle constitution et de réformes institutionnelles profondes.
Réforme constitutionnelle et assemblée constituante
En 2024, une Assemblée constituante a été formée, réunissant membres du gouvernement de transition, experts constitutionnels, et représentants de la société civile. Cette assemblée a travaillé pendant plusieurs mois sur un projet de nouvelle constitution, visant à moderniser les institutions gabonaises, renforcer l’État de droit et garantir les libertés fondamentales.
Le projet prévoit notamment l’instauration d’un régime présidentiel remanié, avec des mécanismes de contrôle renforcés sur l’exécutif, la réintroduction du poste de Premier ministre, et des critères d’éligibilité présidentielle plus stricts, comme l’exigence que le candidat ait des parents gabonais. Ces mesures visent à assurer une meilleure représentativité et une stabilité politique accrue.
Référendum constitutionnel et échéances électorales
Le projet de constitution a été soumis à référendum national à la mi-2025, avec un taux de participation estimé à plus de 70%, et une majorité significative de votes en faveur du texte. Cette adoption ouvre la voie à la tenue d’élections générales prévues pour août 2025, qui doivent marquer la fin officielle de la transition et l’entrée du Gabon dans la « Deuxième République ».
Le général Oligui Nguema, tout en restant président de la transition, a annoncé sa candidature à la présidentielle, ce qui a suscité un débat national et international sur la nature de la transition et la véritable ouverture démocratique du pays.
Enjeux sociaux et économiques
Le Gabon, malgré sa richesse pétrolière, est confronté à de nombreux défis sociaux, dont un taux de pauvreté élevé et un chômage des jeunes persistant. La transition politique est plébiscitée comme une opportunité pour lancer des réformes structurelles nécessaires à une meilleure redistribution des richesses, à la diversification économique, et à la lutte contre la corruption.

Le nouveau gouvernement se veut à l’écoute des aspirations populaires, mettant en avant des programmes de développement durable, d’inclusion sociale, et de renforcement des infrastructures. La communauté internationale observe de près cette transition, prête à soutenir un retour rapide à la stabilité démocratique.
Perspectives régionales et internationales
La transition gabonaise est perçue comme un exemple potentiel pour d’autres pays d’Afrique centrale confrontés à des défis similaires. Elle illustre la complexité des processus de sortie de crise, mêlant contrôle militaire, volonté démocratique populaire et enjeux géopolitiques multiples.
Les prochaines élections de 2025 seront donc scrutées comme un baromètre de la maturité politique du Gabon dans sa phase post-coup d’État et un test de crédibilité pour le général Oligui Nguema, qui devra convaincre de sa volonté d’instaurer un véritable régime démocratique.