Introduction : un afflux grandissant face à la violence
Depuis début 2025, l’Ouganda est le principal pays d’accueil des réfugiés soudanais fuyant les violences et la guerre qui ravagent le Soudan, principalement les régions du Darfour et du Sud-Soudan. Avec près d’un million de réfugiés enregistrés et une tendance à la hausse constante, le pays fait face à une situation humanitaire critique, à la fois pour les réfugiés et pour les populations locales qui les accueillent.
Le contexte du conflit soudanais et ses conséquences
Le conflit armé déclenché au Soudan en avril 2023 a plongé des millions de civils dans l’insécurité la plus totale. Les combats entre factions ethniques et groupes rebelles ont rendu intenable la vie quotidienne, provoquant une fuite massive vers les pays voisins. L’Ouganda, avec ses politiques d’accueil progressistes, est devenu une destination majeure, mais cette pression démographique pèse lourd sur les infrastructures locales.
Les régions d’accueil, notamment dans le nord-ouest de l’Ouganda, comme les districts d’Adjumani, Yumbe et Moyo, voient leur population humaine augmenter considérablement, avec plus de 30% de réfugiés dans ces zones. La majorité sont des femmes et des enfants, exposés à la précarité et à la menace constante de maladies, aggravée par la saison des pluies.
Conditions de vie dans les camps et défis majeurs
Les camps de réfugiés, tels que celui d’Imvepi et de Bidi Bidi, sont surpeuplés, avec parfois jusqu’à 800 nouveaux arrivants chaque jour. Ces camps, conçus pour accueillir un nombre limité de personnes, voient désormais leur capacité saturée, engendrant des conditions sanitaires précaires et un manque d’accès à l’éducation, aux soins médicaux et à la sécurité alimentaire.
Les organisations non gouvernementales, dont Médecins Sans Frontières et le HCR, interviennent pour fournir soins, vaccination et soutien psychologique, notamment aux victimes de violences sexuelles. Cependant, les fonds alloués à ces opérations sont insuffisants face à l’ampleur de la crise. De nombreux réfugiés reçoivent moins de la moitié des calories quotidiennes recommandées, exposant particulièrement les enfants à la malnutrition aiguë.
Efforts humanitaires et politiques face à la crise
Le gouvernement ougandais, en collaboration avec la communauté internationale, déploie des efforts pour étendre les capacités des centres d’accueil et améliorer les conditions de vie des réfugiés. Le cadre juridique en Ouganda offre aux réfugiés certains droits, tels que le droit au travail et à la possession de terres, leur permettant ainsi une certaine autonomie.
Cependant, ces avancées sont mises à mal par le flux continu de personnes fuyant les violences, intensifiant la pression sur le pays d’accueil. Des projets d’expansion, notamment l’ouverture de nouveaux camps et le renforcement des infrastructures, sont en cours, mais restent insuffisants face aux besoins immenses.

Perspectives et enjeux pour la stabilité régionale
Cette crise humanitaire n’est pas isolée et impacte profondément la stabilité de la région Afrique de l’Est. Le Soudan, le Tchad, l’Éthiopie et la République démocratique du Congo sont également concernés par cette dynamique migratoire. Le Programme alimentaire mondial et d’autres agences internationales lancent des appels urgents pour augmenter les financements et éviter une catastrophe humanitaire majeure.
Dans ce contexte, la paix durable dans la région serait la clé pour enrayer les flux massifs de réfugiés. Le dialogue politique, l’appui au développement et la sécurité devront être renforcés simultanément.