En août 2025, une annonce majeure vient secouer la sphère technologique mondiale : Intel, en collaboration avec l’ex-président américain Donald Trump et le conglomérat japonais SoftBank, a décidé de lancer un fonds d’investissement colossal de 5 milliards de dollars dédié à la recherche et au développement (R&D) en semi-conducteurs. Ce partenariat ambitieux est pensé pour positionner conjointement les États-Unis, le Japon et leurs alliés en tête de la course mondiale à la maîtrise des composants essentiels qui alimentent quasiment tous les appareils électroniques modernes.
Contexte global : les semi-conducteurs, cœur de la souveraineté technologique mondiale
Depuis plusieurs années, la pénurie mondiale de semi-conducteurs a mis en lumière la dépendance critique de nombreux pays envers quelques producteurs concentrés majoritairement en Asie, notamment à Taïwan, en Corée du Sud et en Chine. Cette concentration géographique expose les chaînes d’approvisionnement à des risques majeurs : tensions géopolitiques, catastrophes naturelles ou perturbations logistiques peuvent déclencher des vagues successives de pénuries, paralysant industries clés comme l’automobile, l’électronique grand public, la défense ou les télécommunications.
La pandémie COVID-19 avait exacerbé ces vulnérabilités, compromettant la production et la livraison des puces. Par ailleurs, la rivalité technologique croissante entre les grandes puissances, notamment entre les États-Unis et la Chine, donne une nouvelle dimension stratégique à la maîtrise des semi-conducteurs. Ces composants sont désormais au cœur des enjeux de sécurité nationale, d’innovation industrielle et de compétitivité économique.

Le rôle stratégique d’Intel et l’engagement politique
Intel, historiquement un leader mondial de la fabrication de processeurs, souhaite consolider son rôle dans la nouvelle ère industrielle. Ce fonds de 5 milliards vise à financer des innovations technologiques avancées dans la production de puces à la fine échelle de 2 nanomètres, révolutionnant la densité, la vitesse et la consommation énergétique des circuits électroniques. Il vise aussi à accélérer la transformation vers des matériaux semi-conducteurs alternatifs, comme le graphène ou les semi-conducteurs à base d’arséniure de gallium, promis à remodeler l’avenir de la microélectronique.
L’implication de Donald Trump, bien que controversée, souligne la volonté politique américaine de relancer massivement la fabrication nationale de semi-conducteurs, en réponse à la dépendance jugée dangereuse vis-à-vis de marchés étrangers. Trump joue un rôle de facilitateur politique en mobilisant des financements publics et des alliances industrielles, profitant de son réseau influent pour booster le projet.
SoftBank, un partenaire clé
SoftBank, acteur majeur du capital-investissement technologique au Japon et à l’échelle internationale, apporte non seulement les ressources financières mais aussi une expertise en gestion d’actifs à grande échelle et innovation disruptive. Sa participation assure une synergie entre les acteurs financiers, industriels et politiques, renforçant la portée globale du fonds.
SoftBank bénéficie également de son fort ancrage en Asie, favorisant potentiellement la diffusion de technologies co-développées dans la région.
Technologies visées et applications industrielles
Les travaux de recherche financés cibleront plusieurs axes clés :
- Miniaturisation avancée des circuits pour augmenter la performance des processeurs tout en réduisant leur consommation énergétique, ce qui est crucial pour le développement de l’intelligence artificielle, les supercalculateurs et les dispositifs mobiles.
- Développement de semi-conducteurs plus résistants aux températures élevées et aux radiations, adaptés aux secteurs automobile et aérospatial.
- Innovations dans la fabrication additive et la lithographie extrême ultraviolet (EUV) pour améliorer la précision et réduire les coûts de production.
- Recherche sur des matériaux alternatifs afin de dépasser les limites physico-chimiques actuelles, ouvrant la voie à une nouvelle génération de composants ultra-performants.
Impacts économiques et sociaux
Ce fonds devrait stimuler la création de milliers d’emplois spécialisés dans les hautes technologies, de la recherche fondamentale à la fabrication. Il renforcera les écosystèmes régionaux d’innovation via des partenariats avec des universités, des centres de recherche et des startups innovantes.
Il contribuerait à restaurer une chaîne d’approvisionnement plus autonome et résiliente aux États-Unis et au Japon, en limitant les dépendances stratégiques. Le soutien politique clair et l’investissement massif créent un climat propice à la confiance pour attirer aussi des talents internationaux.
Enjeux géopolitiques et sécuritaires
La maîtrise des semi-conducteurs est désormais un piratage décisif dans la géopolitique mondiale. Ce partenariat est aussi une réponse directe à l’ambition chinoise affichée de dominer les technologies critiques dans le cadre de son plan « Made in China 2025 ». Le fonds doit permettre de contrebalancer et préserver l’équilibre.
De plus, la production de puces est essentielle à de nombreux systèmes de défense modernes. La sécurité des chaînes d’approvisionnement numériques et physiques devient un enjeu majeur, avec des investissements dans la protection contre les cyberattaques et le sabotage industriel.

Défis à relever
Malgré les promesses, plusieurs défis restent à surmonter : le coût colossal des infrastructures de fabrication, la pénurie de talents hautement qualifiés, la nécessité de standards environnementaux stricts dans la production, et la compétition intense avec les acteurs asiatiques qui ont une avance technologique et industrielle.
Le fonds devra aussi s’intégrer dans un cadre réglementaire cohérent et performant favorisant l’innovation et la collaboration sécurisée.
Perspectives
À moyen terme, le fonds pourrait accélérer dramatiquement les avancées dans la microélectronique, avec des répercussions dans tous les domaines technologiques. Il représente une étape stratégique pour asseoir la suprématie technologique des alliés occidentaux face à une Chine montante.
En conclusion, ce partenariat inédit et ambitieux incarne la nouvelle ère de la R&D en semi-conducteurs, alliant finance, politique et technologie pour répondre aux défis d’un monde numérisé et concurrentiel.