Johannesburg sous tension
Depuis deux mois, Johannesburg connaît une forte augmentation des violences urbaines : fusillades, cambriolages armés, émeutes sporadiques dans certaines banlieues. Les services de police rapportent une hausse de 28 % des crimes violents par rapport à l’année précédente.
Les quartiers les plus touchés sont Alexandra, Hillbrow et Orange Farm, où pauvreté, chômage massif et criminalité organisée forment un cocktail explosif.
Causes structurelles
Cette montée de la violence urbaine découle d’un faisceau de facteurs :
- Taux de chômage dépassant les 32 % (plus de 60 % chez les jeunes).
- Disparités sociales extrêmes dans une métropole où bidonvilles et luxueuses résidences cohabitent à quelques kilomètres.
- Recours accru aux gangs et réseaux criminels comme source de revenus.
L’afflux de migrants économiques, venu d’autres provinces ou d’autres pays africains, exacerbe la compétition pour les ressources et alimente parfois des tensions xénophobes.
La réponse des autorités
La municipalité et le gouvernement sud-africain ont lancé un plan de sécurité renforcée :
- Déploiement de brigades anti-criminalité en patrouille 24h/24.
- Caméras de surveillance installées dans les zones à haut risque.
- Coopération entre police nationale et services de sécurité privés.
Cependant, les syndicats de policiers dénoncent un manque d’effectifs, de moyens et surtout de stratégie à long terme.
Répercussions économiques et sociales
Les violences dissuadent les investissements et freinent le commerce local. Plusieurs entreprises ont réduit leurs horaires d’ouverture ou déplacé des succursales vers des zones jugées plus sûres.
Pour les habitants, l’insécurité se traduit par une limitation drastique des déplacements après la tombée de la nuit et une perte de confiance dans l’État.

Dimension politique
Cette flambée de violence survient à l’approche des élections municipales de 2026. Les partis d’opposition accusent le gouvernement de sous-estimer la crise et de privilégier des réponses ponctuelles plutôt qu’une politique intégrée de sécurité et de développement.
Pistes de sortie
Les analystes insistent sur la nécessité de coupler mesures sécuritaires et programmes socio-économiques :
- Développement de l’emploi des jeunes.
- Amélioration des infrastructures urbaines et éclairage public.
- Renforcement des liens entre police et communautés locales.
Conclusion
Johannesburg illustre, de façon exacerbée, les défis sécuritaires de nombreuses grandes villes africaines : croissance urbaine rapide, inégalités criantes et gouvernance locale sous pression. Seule une approche globale, associant sécurité et justice sociale, pourra inverser la dynamique.