N’Djamena, 11 août 2025–
Le Tchad a célébré ce lundi son 65ᵉ anniversaire d’indépendance sur fond d’enjeux politiques et sociaux majeurs. Au cœur des festivités organisées à N’Djamena, le président Mahamat Idriss Déby a prononcé un discours solennel, déclarant la « moralisation de la vie publique » et la lutte contre la corruption au centre de son action pour les prochains mois.
Un message fort en période de tensions politiques
Cette adresse intervient alors que l’opposition et plusieurs organisations civiles dénoncent un manque de transparence dans la gestion des finances publiques et des ressources naturelles. Utilisant une ton ferme, le chef de l’État a affirmé vouloir instaurer un « État intégré et responsable », promettant la création d’une Cour spéciale anti-corruption et le renforcement des contrôles dans les marchés publics.
« Aucun fonctionnaire ne sera au-dessus de la loi » , a martelé le président devant les gradins remplis de représentants de la société civile, de dignitaires religieux et d’invités étrangers.
Une opinion publique divisée
Si certains observateurs saluent un engagement nécessaire pour restaurer la confiance, d’autres y voient un geste politique destiné à apaiser la communauté internationale à la veille de nouvelles négociations avec le FMI sur le programme d’aide financière.

Les analystes politiques de l’Université de N’Djamena rappellent que de tels engagements ont souvent été annoncés sans traduction concrète dans le passé. La différence persistera, selon eux, à la capacité du gouvernement à sanctionner ses propres alliés lorsque des irrégularités sont prouvées.
Enjeux économiques et diplomatiques
Le Tchad, membre du G5 Sahel , fait toujours face à une insécurité chronique dans certaines zones rurales, ce qui complique la mise en œuvre de réformes structurelles. Pour la Banque mondiale, restaurer la confiance institutionnelle est indispensable pour encourager les investissements étrangers, particulièrement dans le secteur minier et pétrolier.
L’appel présidentiel pourrait également avoir des répercussions diplomatiques, notamment sur les relations avec l’Union européenne , qui conditionne une partie de son aide à des avancées en matière de bonne gouvernance.