Rabat –
Dans les plaines fertiles du Haouz comme dans les zones semi-arides du Souss, une nouvelle génération de jeunes agriculteurs marocains transforme le visage du monde rural. Portées par l’innovation, les formations techniques et un accès inédit aux financements, ces initiatives reconfigurent à la fois les pratiques agricoles et la perception du métier.
Un Maroc rural en mutation
Selon le ministère marocain de l’Agriculture, près de 35% de la population active vit encore de l’agriculture. Ce poids historique, autrefois marqué par des méthodes traditionnelles, connaît une modernisation rapide grâce à des programmes tels que “Génération Green 2020-2030”. Les jeunes diplômés agricoles s’orientent désormais vers l’exploitation mécanisée, l’agro-industrie et les filières à haute valeur ajoutée comme l’argan, les fruits rouges ou les plantes aromatiques.
L’innovation au cœur des exploitations
L’usage de la technologie est en pleine expansion :
- Capteurs d’humidité pour optimiser l’arrosage dans les régions frappées par la sécheresse.
- Drones agricoles pour surveiller la santé des cultures et réduire l’usage de pesticides.
- Applications mobiles facilitant l’accès à des conseils agronomiques et aux marchés.
Pour Amina Khattabi, 27 ans, agripreneuse dans la région d’Agadir :
« Nous ne voulons plus hériter des mêmes problèmes que nos parents. L’agriculture que nous construisons est durable, rentable et connectée. »

Un rôle dans la sécurité alimentaire
Ces nouvelles dynamiques ne sont pas seulement économiques : elles contribuent à la sécurité alimentaire nationale. Le Maroc parie sur ses jeunes pour réduire sa dépendance aux importations de céréales et développer des cultures plus résistantes au changement climatique.
Les freins à lever
Malgré ces progrès, les jeunes ruraux doivent encore composer avec :
- L’accès difficile au foncier pour installer une exploitation.
- Les lenteurs administratives dans l’obtention de subventions.
- Des infrastructures hydriques parfois insuffisantes.
Conclusion et perspectives
Si la tendance se confirme, le Maroc pourrait devenir un leader africain de l’agriculture innovante. Le défi reste d’ouvrir ces dynamiques à toutes les régions, y compris les zones les plus enclavées.