Le 18 juillet 2025 restera gravé dans la mémoire collective du Bénin : les palais royaux d’Abomey viennent d’être officiellement inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Véritable symbole de l’histoire du royaume du Dahomey, ce site exceptionnel, reconnu pour sa richesse architecturale et culturelle, devient le cinquième site béninois à rejoindre le prestigieux classement.
Un aboutissement historique après des décennies d’efforts
Ce classement couronne de longues années de démarches initiées par l’État béninois, épaulé par des experts locaux et internationaux notamment dans le cadre des vastes chantiers de restauration entrepris depuis 2019. Les palais d’Abomey témoignent de la puissance et de la complexité administrative du royaume fondé au XVIIe siècle, qui s’étendait alors sur une grande partie de l’actuel territoire béninois. Selon l’UNESCO, le site incarne un « modèle unique de citadelle ouest-africaine et une mémoire vivante de l’organisation sociale, militaire et artistique du royaume du Dahomey ».
Un site au cœur de l’identité nationale
La cérémonie officielle a réuni à Abomey les autorités béninoises, des délégations venues de toute l’Afrique de l’Ouest et des représentants de la diaspora. De nombreux artistes et universitaires y voient l’occasion de revitaliser un pan majeur de l’histoire africaine, marqué par la bravoure des Amazones, ces redoutables guerrières du Dahomey. La nouvelle suscite un élan de fierté nationale, au-delà des frontières culturelles et générationnelles.
Dynamique touristique et retombées économiques attendues
Pour le gouvernement du président Patrice Talon, cette reconnaissance mondiale est également un levier de développement touristique. Une enveloppe spécifique de 15 milliards de francs CFA est débloquée pour restaurer les palais encore en péril, renforcer la formation des guides et améliorer l’accueil des visiteurs. Des opérateurs culturels privés annoncent déjà des tournées et des festivals dédiés à la valorisation de l’art dahoméen.

Outre le tourisme, de nouveaux programmes éducatifs, du primaire à l’université, visent à intégrer davantage l’histoire locale dans les manuels scolaires. Ce classement de l’UNESCO pourrait aussi dynamiser la coopération culturelle Sud-Sud, avec un accent sur la restitution d’objets et manuscrits du patrimoine national actuellement conservés en Europe.
Défis de préservation et d’appropriation
Reste la question du financement sur le long terme et de la gestion concertée du site, dans une région soumise à d’importantes pressions démographiques et urbaines. Le ministère de la Culture, en partenariat avec l’UNESCO et la Banque africaine de développement, lance une campagne de sensibilisation à la préservation du patrimoine auprès des jeunes générations.
Le classement d’Abomey inscrit le Bénin dans la trajectoire d’une Afrique fière de ses racines, déterminée à conjuguer mémoire ancestrale et développement moderne, porteuse d’avenir pour la jeunesse du continent.