Bruxelles annonce un budget historique : l’Afrique, nouvelle priorité extérieure de l’Union européenne ?
Un engagement inédit : la relance et la solidarité au cœur du nouveau pacte budgétaire européen
Le 16 juillet 2025, Ursula von der Leyen a présenté un budget de l’Union européenne en forte hausse : 2 000 milliards d’euros pour la période 2028-2034, dont une enveloppe record dédiée au développement extérieur, à l’agriculture et à la défense. La dimension internationale de ce plan redéfinit la place de l’Afrique dans la stratégie européenne.
L’accent est mis sur l’aide au développement durable, la sécurité alimentaire, la transition énergétique et la gestion migratoire. Bruxelles revendique un nouveau « pacte de solidarité » avec le Sud global, preuve d’une volonté de renforcer la coopération et la stabilité aux portes du continent.
Principaux volets du budget et ambitions pour l’Afrique
- Augmentation de l’aide au développement : plus de 150 milliards d’euros destinés aux programmes d’infrastructures, à l’éducation et à la santé dans une vingtaine de pays africains prioritaires.
- Transition verte : financements accrus pour les énergies renouvelables, adaptation au changement climatique, agriculture durable et appui aux innovations technologiques africaines.
- Sécurité et migration : budgets renforcés pour la gestion des frontières, collaborations avec les États du Maghreb, accompagnement des plans nationaux contre la traite des êtres humains.
La diplomatie européenne face aux nouvelles ambitions chinoises et russes en Afrique
L’Union européenne veut montrer qu’elle reste un partenaire privilégié du continent, à travers une approche « gagnant-gagnant » accentuant la transparence, les normes sociales et le respect des droits humains. Face à la concurrence directe de la Chine (projets d’infrastructures) et de la Russie (coopération sécuritaire et énergétique), l’UE joue la carte de la durabilité, de la formation et de l’inclusion de la société civile locale.
Impacts attendus pour l’Afrique : opportunités et réserves
Les investissements affichés devraient accélérer la réalisation d’infrastructures critiques (routes, réseaux électriques, écoles, hôpitaux) et stimuler l’intégration régionale (ZLECAf). Mais les ONG africaines mettent en garde : « Sans une vraie appropriation par les acteurs locaux, sans conditionnalité basée sur l’efficience et la lutte anticorruption, ce plan risque de reproduire les erreurs du passé. »

L’avis des économistes et leaders africains
De nombreux responsables saluent l’initiative, notant que « l’Europe ne peut construire sa sécurité et sa prospérité sans celle de l’Afrique ». Les experts appellent à prioriser l’emploi des jeunes, la digitalisation inclusive, et à s’aligner sur les priorités posées par l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Conclusion : un nouveau cycle de partenariat, avec des défis de gouvernance
Ce budget marque une étape décisive mais la réussite dépendra de la capacité des deux continents à inventer des alliances plus équilibrées, résilientes et centrées sur les besoins réels des populations africaines.