Introduction
Le 11 juillet 2025, Pékin a accueilli la réunion ministérielle du Dialogue mondial des civilisations, un événement d’envergure qui a réuni des représentants de plus de 70 pays, dont une forte délégation africaine. Ce sommet, placé sous le signe de la paix, du respect mutuel et du dialogue interculturel, s’inscrit dans un contexte international marqué par des tensions géopolitiques, la montée des nationalismes et la remise en question du multilatéralisme. Pour l’Afrique, la participation active à ce forum revêt une importance stratégique, tant sur le plan diplomatique que culturel et économique.
Un contexte international sous tension
La multiplication des crises – conflits armés, rivalités commerciales, migrations massives – met à l’épreuve la capacité des États à dialoguer et à coopérer. Dans ce climat, la Chine entend s’imposer comme un acteur central du dialogue international, en promouvant une vision multipolaire et inclusive des relations internationales.
La place de l’Afrique au sommet
- Participation record : Plus de vingt ministres africains des Affaires étrangères, de la Culture ou de l’Éducation étaient présents à Pékin, témoignant de la volonté du continent de peser dans les débats mondiaux.
- Prise de parole remarquée : Plusieurs délégations africaines ont insisté sur la nécessité de renforcer le dialogue Sud-Sud, de promouvoir le respect de la diversité culturelle et de lutter contre les discriminations.
- Rencontres bilatérales : En marge du sommet, de nombreux accords de coopération culturelle, éducative et technologique ont été signés entre pays africains et la Chine.
Les grands axes du dialogue
- Paix et sécurité : Les discussions ont porté sur la prévention des conflits, la lutte contre le terrorisme et la gestion des crises humanitaires, des enjeux majeurs pour l’Afrique.
- Développement durable : Les participants ont souligné l’importance de la coopération pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’environnement.
- Protection du patrimoine : La sauvegarde des langues, traditions et savoir-faire africains a été mise en avant comme un pilier du dialogue des civilisations.
Les enjeux pour l’Afrique
- Renforcement de la voix africaine : La participation au Dialogue mondial des civilisations permet au continent de faire entendre ses priorités et de défendre ses intérêts dans un cadre multilatéral.
- Accès aux financements : La Chine s’est engagée à soutenir des projets culturels et éducatifs en Afrique, à travers des fonds spécifiques et des partenariats institutionnels.
- Diplomatie d’influence : En s’impliquant dans ce type de forum, l’Afrique diversifie ses alliances et affirme son rôle sur la scène internationale, au-delà des relations traditionnelles avec l’Europe ou les États-Unis.

Les limites et critiques
- Risque d’instrumentalisation : Certains observateurs mettent en garde contre une possible instrumentalisation du dialogue par la Chine, qui chercherait à renforcer son influence sur le continent africain.
- Inégalités persistantes : Malgré les discours sur l’égalité et le respect mutuel, les rapports de force économiques et politiques restent déséquilibrés.
Perspectives
Le Dialogue mondial des civilisations à Pékin a ouvert de nouvelles perspectives pour la coopération Afrique-Chine, mais aussi pour la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale. Les prochaines éditions devront confirmer la capacité des États africains à transformer ce dialogue en actions concrètes, au service du développement et de la paix.
Conclusion
La participation africaine au Dialogue mondial des civilisations à Pékin marque une étape clé dans la diplomatie culturelle et politique du continent. Elle offre à l’Afrique une tribune pour défendre ses valeurs, ses intérêts et son identité dans un monde en pleine recomposition.