Bamako, 5 juillet 2025 – Une candidature qui bouleverse l’échiquier politique malien
Le Mali, confronté à une crise politique et sécuritaire majeure depuis plusieurs années, entre dans une nouvelle phase avec l’annonce officielle de la candidature du président du Conseil national de transition (CNT), Choguel Kokalla Maïga, à l’élection présidentielle prévue en 2026. Ce choix, qui marque une rupture avec les promesses initiales de transition, pourrait redessiner le paysage politique malien et influencer la stabilité du pays.
Le contexte de la transition malienne
Depuis le coup d’État d’août 2020, suivi d’un second en mai 2021, le Mali est gouverné par une junte militaire qui a instauré une transition politique. Le CNT, organe législatif provisoire, est présidé par Choguel Maïga, ancien Premier ministre et figure politique influente.
La transition devait conduire à l’organisation d’élections libres et transparentes, avec l’engagement que les membres de la junte ne brigueront pas de mandats électifs. Or, la candidature de Maïga, proche de la junte, remet en question ces engagements.
Une candidature controversée
L’annonce de la candidature de Maïga a suscité des réactions contrastées :
- Soutien populaire : certains voient en lui un homme d’État capable d’assurer la stabilité, de poursuivre les réformes et de dialoguer avec les groupes armés.
- Critiques de l’opposition : plusieurs partis et mouvements dénoncent une « confiscation du pouvoir » et un retour déguisé de la junte au pouvoir civil.
- Inquiétudes internationales : la CEDEAO, l’Union africaine et les partenaires occidentaux appellent à une transition inclusive et transparente, craignant une dérive autoritaire.
Un défi sécuritaire permanent
Le Mali reste confronté à une insécurité endémique, avec la présence de groupes djihadistes et des conflits intercommunautaires qui fragilisent la cohésion nationale. La candidature de Maïga est perçue comme un gage de continuité dans la lutte contre ces menaces, mais aussi comme un risque de cristallisation des tensions.

Vers une recomposition politique
La candidature de Maïga pourrait provoquer une recomposition du paysage politique malien :
- Renforcement de la coalition pro-junte : plusieurs partis proches du CNT pourraient s’unir autour de sa candidature.
- Mobilisation de l’opposition démocratique : pour contrer cette dynamique, l’opposition tente de s’organiser, malgré les divisions internes.
- Rôle des acteurs internationaux : la pression pour assurer un scrutin crédible et inclusif sera déterminante.
Enjeux pour la démocratie malienne
L’enjeu principal est de savoir si le Mali pourra organiser une élection libre, transparente et acceptée par tous, dans un contexte de fragilité politique et sécuritaire. La candidature de Maïga est un test pour la crédibilité de la transition et la confiance des populations.
Conclusion
Le Mali se trouve à un carrefour décisif. La candidature du président du CNT ouvre une nouvelle page, pleine d’espoirs mais aussi de risques. La capacité des acteurs malien et international à garantir une transition pacifique et démocratique déterminera l’avenir du pays.