Introduction
Le roman « Don’t Let’s Go to the Dogs Tonight » d’Alexandra Fuller, publié il y a plus de vingt ans, continue de susciter débats et réflexions au Zimbabwe. À travers le regard d’une enfant blanche pendant la guerre de libération, l’ouvrage interroge la mémoire collective, la question raciale et la difficile réconciliation nationale. Son succès international et sa résonance locale en font un objet culturel et politique incontournable.
1. Un récit personnel, une histoire nationale
L’autrice, née au Zimbabwe (ex-Rhodésie), raconte son enfance marquée par la violence, la peur et l’incertitude. Le roman explore la vie des colons blancs confrontés à la montée du nationalisme africain et à la fin d’un ordre colonial. Cette perspective, rare dans la littérature africaine, offre un éclairage singulier sur la complexité de la guerre de libération.
2. Mémoire, identité et réconciliation
L’œuvre soulève des questions fondamentales : comment raconter l’histoire d’un pays fracturé ? Comment dépasser les blessures du passé sans les effacer ? Le livre est étudié dans les écoles et universités zimbabwéennes, où il alimente des débats sur l’identité, la citoyenneté et la coexistence.
3. Réception et controverses
Si certains saluent la sincérité et la lucidité du récit, d’autres critiquent une vision jugée nostalgique ou partiale. Des voix s’élèvent pour réclamer une pluralité de récits, intégrant davantage les expériences des Noirs zimbabwéens. Le roman a néanmoins contribué à ouvrir un espace de dialogue sur la mémoire et la réconciliation.

4. Littérature et politique au Zimbabwe
La littérature zimbabwéenne, portée par des auteurs comme Tsitsi Dangarembga ou NoViolet Bulawayo, joue un rôle central dans la construction d’une identité nationale postcoloniale. Les écrivains sont souvent en première ligne pour dénoncer les injustices, défendre la liberté d’expression et promouvoir la diversité des voix.
5. Vers une mémoire partagée ?
La reconnaissance des multiples facettes de l’histoire zimbabwéenne est essentielle pour bâtir une société inclusive et apaisée. Les initiatives de dialogue, les commémorations et l’enseignement de l’histoire sont autant de leviers pour avancer vers une mémoire partagée.
Conclusion
« Don’t Let’s Go to the Dogs Tonight » illustre la puissance de la littérature pour questionner, guérir et rassembler. Le Zimbabwe, comme l’Afrique tout entière, a besoin de récits pluriels pour écrire son avenir.