Introduction
L’Afrique de l’Ouest fait face à une vigilance accrue après la récente vague d’intoxications à l’E. coli signalée en France, qui a déjà fait une victime de 12 ans et touché plus de vingt personnes1. Si le continent africain n’est pas encore directement frappé par une épidémie de cette ampleur, la circulation croissante des denrées alimentaires, les échanges commerciaux et les fragilités des systèmes de contrôle sanitaire imposent une mobilisation rapide. Africanova fait le point sur les risques, les dispositifs de prévention et les leçons à tirer des crises sanitaires européennes pour éviter une catastrophe de santé publique en Afrique de l’Ouest.
E. coli : Un risque sanitaire mondial
La bactérie Escherichia coli (E. coli) est naturellement présente dans l’intestin humain et animal, mais certaines souches pathogènes peuvent provoquer de graves intoxications alimentaires. En France, le dernier épisode a été lié à la consommation de produits contaminés, entraînant des hospitalisations et un décès d’enfant1. Les symptômes vont de la diarrhée sanglante à l’insuffisance rénale aiguë, avec un risque élevé pour les enfants et les personnes âgées.
En Afrique de l’Ouest, où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement reste un défi, le risque de transmission est démultiplié. Les marchés ouverts, la faible traçabilité des aliments, et la cohabitation avec le bétail augmentent la probabilité de contamination.
Vigilance et dispositifs de prévention
Les autorités sanitaires africaines multiplient les campagnes de sensibilisation : lavage des mains, cuisson complète des viandes, hygiène dans la manipulation des aliments. Des contrôles renforcés sont mis en place dans les abattoirs, les marchés et les points de vente de produits laitiers.
La surveillance épidémiologique s’améliore grâce à la coopération régionale (CEDEAO, OMS Afrique), mais reste limitée par le manque de laboratoires équipés et de personnel formé. Les experts appellent à investir dans la formation, la détection rapide des cas et la communication de crise pour éviter la panique et la propagation de fausses informations.
Leçons des crises européennes
L’épisode français montre l’importance de la transparence, de la rapidité d’alerte et de la coordination entre les acteurs de la chaîne alimentaire1. En Europe, le retrait des produits contaminés, la traçabilité et l’information du public ont permis de limiter l’ampleur de la crise. En Afrique, ces mécanismes doivent être renforcés pour faire face à d’éventuelles contaminations transfrontalières.

La coopération internationale, notamment avec l’Union européenne et l’OMS, est cruciale pour bénéficier des meilleures pratiques, accéder aux outils de diagnostic et anticiper les risques liés à la mondialisation des échanges.
Les enjeux pour l’Afrique de l’Ouest
Au-delà de la prévention immédiate, la lutte contre E. coli s’inscrit dans un combat plus large pour la sécurité alimentaire et la santé publique. L’amélioration de l’accès à l’eau potable, le développement d’infrastructures sanitaires et la modernisation des filières agroalimentaires sont des priorités. La confiance des consommateurs africains dans la qualité des aliments locaux et importés dépendra de la capacité des États à garantir leur sécurité.
Conclusion
L’alerte E. coli en France doit servir d’avertissement pour l’Afrique de l’Ouest. Investir dans la prévention, la surveillance et la coopération régionale est essentiel pour éviter une crise sanitaire majeure et protéger les populations les plus vulnérables.