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Chômage des jeunes, sous-emploi et précarité sociale – la bombe à retardement du continent

par Africanova
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Un défi structurel qui fait le buzz : la jeunesse africaine face au chômage et à l’informalité

En 2025, le chômage et le sous-emploi des jeunes africains s’imposent comme l’une des problématiques les plus brûlantes et débattues sur le continent. Malgré une croissance économique régionale annoncée à près de 4 % pour 2025, la dynamique démographique – avec plus de 60 % de la population âgée de moins de 25 ans – transforme l’emploi des jeunes en enjeu explosif13. Sur les réseaux sociaux, dans les médias et lors des sommets politiques, la question de l’avenir de cette jeunesse, entre précarité, migration et colère sociale, suscite débats, mobilisations et parfois révoltes.

Une croissance sans emplois : le paradoxe africain

Si l’Afrique affiche des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale, cette croissance reste largement « sans emploi »23. Les économies africaines peinent à créer suffisamment de postes pour absorber les millions de jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail. Le secteur informel domine, représentant près de 85 % de l’emploi, souvent sans protection sociale, sans sécurité ni perspectives d’évolution5.

Dans des pays comme l’Afrique du Sud, le chômage des jeunes dépasse 55 %, tandis qu’au Nigeria, plus de 60 % de la main-d’œuvre active évolue dans l’économie informelle, sans accès à la sécurité sociale, à la retraite ou à l’assurance maladie5. Cette précarité alimente la pauvreté, la migration, la criminalité et l’instabilité politique.

Sous-emploi, informalité et « gig economy » : la nouvelle normalité

Le sous-emploi – emplois précaires, mal rémunérés, à temps partiel ou non déclarés – touche des millions de jeunes, notamment dans les villes où l’exode rural massif n’a pas été accompagné par une industrialisation suffisante6. La « gig economy » (petits boulots, plateformes numériques) se développe, mais sans protection ni droits pour les travailleurs, aggravant la vulnérabilité économique5.

L’éducation et la formation professionnelle peinent à suivre le rythme des évolutions du marché du travail. Les jeunes diplômés sont nombreux à rester sans emploi ou à accepter des postes très en dessous de leur niveau de qualification. Le décalage entre les compétences acquises et les besoins réels des entreprises est criant.

Protection sociale : le grand absent

Seulement 17,8 % de la population africaine bénéficie d’au moins une forme de protection sociale5. Les systèmes sont fragmentés, sous-financés, et souvent inaccessibles aux travailleurs informels, aux femmes et aux migrants. Les chocs économiques (inflation, crises de la dette, pandémie, conflits) aggravent la précarité, tandis que les mesures d’austérité imposées par les bailleurs internationaux réduisent encore les budgets sociaux5.

L’inflation galopante, qui atteint en moyenne 15 % sur le continent, et la hausse des prix alimentaires plongent des millions de familles dans la pauvreté. Au Ghana, le prix du maïs et du riz a doublé en un an, tandis que le nombre d’enfants déscolarisés explose5.

Dette et austérité : un cercle vicieux

La crise de la dette, avec plus de 1 500 milliards de dollars de dette publique en 2024, absorbe parfois plus de 50 % des revenus de certains États africains, au détriment de l’investissement dans l’éducation, la santé ou l’emploi5. Les plans d’austérité imposés pour rembourser la dette étranglent les budgets sociaux et alimentent la colère populaire.

Les syndicats et la société civile réclament une annulation de la dette, une fiscalité plus juste et des investissements massifs dans la formation, l’entrepreneuriat et la protection sociale5.

Racisme, discrimination et migration : la double peine

La jeunesse africaine, confrontée à l’exclusion et au racisme, subit aussi la stigmatisation à l’étranger. Les migrants africains, notamment au Moyen-Orient ou en Europe, sont souvent victimes de discriminations, d’abus et de violations de leurs droits5. Les réseaux sociaux africains s’enflamment régulièrement autour de cas de violences racistes, de naufrages de migrants ou de politiques migratoires restrictives.

Quelles solutions pour éviter l’explosion ?

Face à cette bombe sociale, les recommandations abondent :

  • Investir dans la formation professionnelle, l’apprentissage et l’incubation des compétences, notamment dans les secteurs porteurs (numérique, énergies renouvelables, agriculture moderne)5.
  • Développer des systèmes de protection sociale universels et inclusifs, financés par une fiscalité progressive et la lutte contre la corruption.
  • Stimuler l’entrepreneuriat des jeunes, l’accès au crédit et l’innovation locale.
  • Réformer l’éducation pour l’adapter aux besoins du marché et valoriser les métiers techniques.
  • Lutter contre la dette insoutenable et plaider pour une gouvernance économique plus transparente et inclusive.

Conclusion

Le chômage des jeunes et la précarité sociale sont au cœur du « buzz » africain en 2025, révélateurs des fragilités structurelles du continent mais aussi de son immense potentiel. L’avenir de l’Afrique se joue dans sa capacité à transformer ce défi en opportunité, à travers des politiques audacieuses, inclusives et résolument tournées vers la jeunesse.

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