Introduction
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est entrée dans une phase décisive en 2025. Présentée comme la plus grande zone de libre-échange au monde en nombre de pays, la ZLECAf vise à créer un marché unique de 1,3 milliard de consommateurs et à stimuler le commerce intra-africain. Son ambition : transformer structurellement les économies africaines, accélérer l’industrialisation, renforcer la résilience face aux chocs mondiaux et réaliser la vision de l’Agenda 2063, « L’Afrique que nous voulons »9.
Les avancées de la ZLECAf en 2025
Progrès institutionnels et ratifications
À ce jour, 54 pays africains ont signé l’accord, et 47 l’ont ratifié. La mise en place du Secrétariat permanent à Accra, au Ghana, a permis d’accélérer la coordination des politiques commerciales et la résolution des différends. Plusieurs protocoles sectoriels (commerce des biens, services, investissements, propriété intellectuelle) sont entrés en vigueur, facilitant la circulation des marchandises et des capitaux.
Dynamique du commerce intra-africain
Le commerce intra-africain, historiquement faible (environ 16 % du total), connaît une progression rapide. La ZLECAf ambitionne de porter ce taux à près de 25 % d’ici 2030, grâce à la suppression progressive des droits de douane, à l’harmonisation des normes et à la facilitation des échanges logistiques et numériques9.
Les impacts attendus sur l’économie africaine
Diversification et industrialisation
La ZLECAf est un moteur de diversification économique. En stimulant l’industrialisation, elle permet aux pays africains de réduire leur dépendance aux exportations de matières premières et d’intégrer les chaînes de valeur mondiales. L’essor du commerce régional favorise la création d’emplois, la montée en gamme des productions et l’innovation technologique.
Résilience face aux chocs mondiaux
L’intégration régionale accroît la capacité du continent à absorber les chocs extérieurs, qu’ils soient économiques, sanitaires ou climatiques. En développant des marchés régionaux solides et en renforçant la coopération Sud-Sud, la ZLECAf contribue à la souveraineté économique et à la sécurité alimentaire et énergétique.
Accès aux marchés mondiaux émergents
La ZLECAf facilite la négociation d’accords commerciaux avec des partenaires émergents comme la Chine, l’Inde ou la Turquie, tout en renforçant la position de l’Afrique dans les forums multilatéraux. Cette ouverture offre de nouvelles opportunités pour les exportateurs africains et stimule les investissements étrangers directs.
Les défis de la mise en œuvre
Investissements stratégiques et infrastructures
La réussite de la ZLECAf dépend de la capacité des États à investir dans les infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications. L’harmonisation des politiques fiscales, la digitalisation des procédures douanières et le développement du commerce électronique sont des chantiers prioritaires.
Réformes et cohérence des politiques
La cohérence des politiques nationales, la lutte contre les barrières non tarifaires et la promotion de la concurrence loyale sont essentielles pour garantir l’efficacité de la zone. La mobilisation des ressources financières et humaines, ainsi que la formation des acteurs économiques, sont également des conditions de succès.
Conclusion
La ZLECAf représente une opportunité historique pour l’Afrique : celle de bâtir un marché intégré, résilient et innovant, capable de transformer structurellement les économies du continent. Sa réussite dépendra de la volonté politique, des investissements stratégiques et de la capacité des États à coordonner leurs politiques pour offrir à la jeunesse africaine un avenir de prospérité partagée.