Un rapport inédit publié en septembre 2025 par un centre indépendant de recherche sociale au Sénégal révèle des niveaux « alarmants » de violences basées sur le genre à travers le pays. Ce constat préoccupant remet en lumière une problématique sociétale majeure, encore trop souvent minimisée dans les débats publics, malgré ses impacts dévastateurs sur des milliers de femmes, filles et groupes vulnérables.
L’étude, fondée sur des données récentes collectées dans diverses régions du Sénégal, met en avant la persistance de violences physiques, psychologiques et économiques exercées au sein des familles, dans l’espace public, et même sur les lieux de travail. Le rapport souligne que près d’une femme sur deux déclare avoir subi au moins une forme de violence durant sa vie, un chiffre qui interpelle la société et les pouvoirs publics.
Selon les chercheurs, les facteurs culturels, les inégalités socio-économiques et l’absence d’un cadre pénal rigoureux contribuent à cet état des lieux. Dans certaines zones rurales, les violences sont exacerbées par des pratiques coutumières discriminantes et un faible accès à la justice. Cette réalité touche également les adolescentes, victimes parfois de mariages précoces forcés et d’abus sexuels, notamment dans les familles défavorisées.
Face à ce constat, le rapport appelle à une mobilisation accrue, notamment à travers la mise en œuvre effective des lois sur la protection des droits des femmes et l’accès à une justice équitable. Les recommandations se concentrent aussi sur l’éducation, avec la promotion de programmes scolaires inclusifs qui déconstruisent les stéréotypes de genre, et sur le renforcement des structures d’accueil et d’accompagnement des victimes.
Le rôle des associations et ONG locales est mis en avant comme moteur de changement, avec des initiatives de sensibilisation ciblées et des campagnes de prévention. Le rapport valorise également les efforts récents des autorités sénégalaises, qui ont adopté plusieurs mesures pour renforcer la lutte contre cette forme de violence, mais insiste sur la nécessité de concrétiser ces engagements par des actions durables.
Enfin, la dimension économique est abordée, soulignant que la prise en charge des victimes et la lutte contre les violences de genre contribuent directement à l’amélioration du bien-être global et de la productivité dans le pays. En effet, la violence impacte non seulement les individus, mais aussi la cohésion sociale et la croissance économique.
Ce document de référence agit comme un véritable appel à l’action pour le Sénégal et plus largement pour l’Afrique, invitant à la construction d’un environnement sûr et respectueux pour toutes et tous. La question des violences basées sur le genre, intrinsèquement liée aux droits humains fondamentaux, doit être placée au cœur des politiques publiques et de la société civile.