Introduction
L’Algérie consolide de plus en plus ses relations stratégiques avec la Russie, dans un contexte mondial marqué par la guerre en Ukraine, la crise énergétique et la recomposition des alliances. Acteur énergétique majeur, Alger tire profit des tensions russo-occidentales pour renforcer son rôle de fournisseur clé, tout en consolidant ses intérêts géopolitiques en Méditerranée.
La diplomatie énergétique au cœur de la stratégie algérienne
Depuis 2022, l’Algérie s’est imposée comme un acteur incontournable pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe, dépendante de ses livraisons de gaz naturel. Alors que Moscou subit les sanctions occidentales, Alger développe une politique de diversification des débouchés, tout en veillant à maintenir une coopération étroite avec la Russie, notamment via l’OPEP+ (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole élargie).
Ce double jeu positionne l’Algérie comme médiateur énergétique, capable de dialoguer avec toutes les parties, mais également comme un acteur stratégique dans les rivalités de la Méditerranée.
Des accords militaires et industriels renforcés avec Moscou
Outre le gaz, Alger poursuit une coopération militaire d’envergure avec la Russie :
- Achat d’avions de chasse, de systèmes de défense et d’équipements lourds.
- Programmes conjoints de formation et d’entretien militaire.
Ces partenariats, hérités de la Guerre froide, sont aujourd’hui ravivés alors que l’Algérie cherche à affirmer sa souveraineté et sa capacité de dissuasion.
Les tensions avec l’Europe et l’OTAN
Cette proximité entre Alger et Moscou suscite des inquiétudes à Bruxelles et Washington. Les Européens, qui voient en l’Algérie un fournisseur potentiel pour compenser la baisse des importations russes, redoutent que ces relations stratégiques n’affaiblissent la solidarité occidentale. Certains analystes évoquent même un risque de diplomatie de l’équilibre fragile, où Alger jouerait la carte russe pour négocier des conditions plus favorables avec l’Occident.
Conclusion : une Algérie en position de force
En se positionnant à la croisée des axes Moscou–Méditerranée–Bruxelles, l’Algérie tire profit d’un contexte international polarisé. Mais cette stratégie d’équilibriste exige prudence : un excès de dépendance vis-à-vis de la Russie pourrait nuire à ses ambitions de devenir le pivot énergétique central entre l’Afrique et l’Europe.