Un étudiant camerounais remporte le prix africain de l’intelligence artificielle

Un jeune talent africain à l’honneur

Le 27 mai 2025, le jeune ingénieur camerounais Alain Ngassa a remporté le prestigieux Prix africain de l’intelligence artificielle lors du sommet panafricain « AI for Africa » organisé à Nairobi. Ce prix, décerné par l’Union africaine et un consortium de grandes entreprises technologiques, récompense chaque année un projet innovant utilisant l’IA pour répondre à des défis majeurs du continent.

Un projet au service de la santé publique

Alain Ngassa, 24 ans, doctorant à l’Université de Douala, s’est distingué avec son application « MedAI », une plateforme d’aide au diagnostic médical basée sur l’intelligence artificielle. MedAI permet aux médecins et aux infirmiers, même dans les zones rurales isolées, d’obtenir en quelques secondes une analyse automatisée des symptômes, des images médicales et des résultats d’examens, facilitant ainsi le dépistage précoce de maladies comme le paludisme, la tuberculose ou la drépanocytose.

L’application, déjà testée dans plusieurs centres de santé au Cameroun et au Tchad, a permis d’améliorer la rapidité et la fiabilité des diagnostics, tout en réduisant la charge de travail des soignants et en optimisant l’allocation des ressources médicales.

Un impact concret pour les populations

Les résultats sont impressionnants : dans les zones pilotes, le taux de diagnostic précoce du paludisme a augmenté de 35 %, et les délais d’orientation vers un spécialiste ont été réduits de moitié. Les utilisateurs saluent la simplicité d’utilisation, la compatibilité avec les smartphones basiques et l’accès hors connexion, crucial dans les régions à faible connectivité.

Le projet a aussi un volet éducatif : MedAI propose des modules de formation continue pour les soignants et des campagnes de sensibilisation pour les patients.

L’essor de l’IA en Afrique

Le succès d’Alain Ngassa illustre la montée en puissance de l’intelligence artificielle sur le continent africain. De plus en plus d’universités, de start-ups et de centres de recherche investissent dans l’IA pour l’agriculture, la santé, l’éducation, la gestion des ressources naturelles ou la sécurité.

Le sommet « AI for Africa » a réuni plus de 2 000 participants venus de 30 pays, autour de thèmes comme l’éthique de l’IA, la souveraineté numérique, la formation des talents et la coopération sud-sud.

Les enjeux et défis de l’IA africaine

Malgré cet essor, des défis subsistent : accès aux données, financement, formation de spécialistes, infrastructures numériques, régulation et protection de la vie privée. Les experts appellent à un effort collectif pour éviter la dépendance aux technologies étrangères et développer des solutions adaptées aux réalités africaines.

L’Union africaine a annoncé la création d’un fonds panafricain pour l’IA, destiné à soutenir la recherche, l’entrepreneuriat et les partenariats public-privé.

Un modèle pour la jeunesse africaine

Alain Ngassa, devenu une source d’inspiration pour de nombreux jeunes, insiste sur l’importance de la persévérance, de la curiosité et de l’engagement social. Il souhaite désormais étendre MedAI à d’autres pays et travailler sur de nouveaux projets, notamment dans la télémédecine et la prévention des épidémies.

Conclusion

La victoire d’Alain Ngassa au Prix africain de l’intelligence artificielle montre que l’Afrique regorge de talents capables d’innover pour relever les défis du continent. L’essor de l’IA, s’il est accompagné par des politiques publiques ambitieuses, peut transformer la santé, l’éducation et l’économie africaines.

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