Tunisie – Crise politique, tensions sociales et jeunesse en quête d’avenir

Introduction

La Tunisie traverse en 2025 l’une des périodes les plus incertaines de son histoire récente. Les espoirs nés de la révolution de 2011 semblent lointains pour une jeunesse confrontée à la crise politique, à la montée du chômage et à la défiance envers les institutions. Les tensions sociales s’accumulent, mettant à l’épreuve la stabilité du pays et la résilience de sa démocratie.

Un climat politique sous haute tension

Depuis le coup de force du président Kaïs Saïed en 2021, la Tunisie vit sous un régime d’exception. Le Parlement reste suspendu, la Constitution a été révisée dans la controverse et l’opposition dénonce une dérive autoritaire. Les élections prévues pour la fin de l’année 2025 sont incertaines, alors que la société civile réclame un retour à l’État de droit.

Les partis politiques traditionnels, discrédités par des années d’instabilité et de corruption, peinent à mobiliser. Les jeunes, en particulier, expriment leur désillusion face à une classe politique jugée déconnectée de leurs réalités.

Chômage, précarité et exode des jeunes

Le chômage des jeunes dépasse 35 % dans certaines régions, et la précarité gagne du terrain. Beaucoup rêvent d’émigrer vers l’Europe ou le Golfe, faute de perspectives économiques. Les diplômés, confrontés au manque d’emplois qualifiés, dénoncent le népotisme et la lenteur des réformes.

Les manifestations, parfois violentes, se multiplient dans les quartiers populaires et les villes de l’intérieur. Les revendications portent sur l’emploi, la justice sociale, l’accès aux services publics et la lutte contre la corruption.

Le rôle de la société civile

Face à la crise, la société civile tunisienne joue un rôle clé. Syndicats, associations de jeunes, collectifs féministes et ONG s’organisent pour défendre les droits, offrir des formations, soutenir l’entrepreneuriat et promouvoir la participation citoyenne. Des initiatives locales voient le jour pour créer des emplois verts, développer l’économie sociale et solidaire ou renforcer l’éducation à la citoyenneté.

Les défis de la démocratie tunisienne

La Tunisie reste le seul pays du « printemps arabe » à avoir maintenu un processus démocratique, mais ce modèle est aujourd’hui fragilisé. La liberté d’expression, la pluralité des médias et l’indépendance de la justice sont menacées par la concentration du pouvoir exécutif. Les partenaires internationaux, dont l’Union européenne, appellent à la tenue d’élections libres et à la reprise du dialogue national.

La jeunesse, moteur du changement

Malgré les difficultés, la jeunesse tunisienne ne baisse pas les bras. De nombreux jeunes s’engagent dans des projets innovants, créent des startups, militent pour l’environnement ou s’impliquent dans la vie associative. Ils réclament une place dans la prise de décision et une politique plus inclusive, capable de répondre à leurs aspirations.

Conclusion

La Tunisie est à la croisée des chemins. La sortie de crise passera par le retour à la démocratie, la relance économique et l’inclusion des jeunes dans la construction de l’avenir. La résilience de la société civile et l’engagement de la jeunesse seront les clés d’un renouveau tunisien.

Related posts

Afrique et Asie : de nouvelles alliances stratégiques face au recul de l’Europe – Quelles conséquences pour l’équilibre du monde ?

France : débat sur le voile et la jeunesse, la laïcité à l’épreuve de la diversité – Entre identité, droits et fractures sociales

Gaza : deux collaborateurs du CICR tués, 22 morts dans de nouvelles frappes – Crise humanitaire et droit international en question