À Genève, le 11 mai 2025, l’ancien président américain Donald Trump a surpris la communauté internationale en annonçant « de grands progrès » dans les négociations commerciales en cours avec la Chine. Cette déclaration, faite à la sortie d’une session marathon entre les délégations des deux puissances économiques, relance l’espoir d’une détente dans la guerre commerciale qui pèse sur la croissance mondiale depuis plusieurs années.
Depuis 2018, les relations sino-américaines sont marquées par une succession de hausses de droits de douane, de restrictions technologiques et de mesures de rétorsion qui ont bouleversé les chaînes d’approvisionnement mondiales. La rencontre de Genève, organisée sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), visait à trouver un terrain d’entente sur des sujets aussi sensibles que la propriété intellectuelle, l’accès aux marchés et la protection des investissements.
Donald Trump, fidèle à son style, a multiplié les déclarations optimistes, affirmant que « jamais les deux parties n’avaient été aussi proches d’un accord global ». Selon des sources proches des négociations, plusieurs avancées concrètes auraient été obtenues, notamment sur la réduction progressive des droits de douane sur certains produits stratégiques et sur un mécanisme de règlement des différends plus efficace. Toutefois, des points de friction subsistent, en particulier sur la question des subventions publiques chinoises et de la protection des données.
La Chine, par la voix de son ministère du Commerce, s’est montrée plus réservée mais a confirmé la « dynamique positive » des discussions. Pékin insiste sur le respect de sa souveraineté économique et refuse toute ingérence dans ses politiques industrielles. Pour les observateurs, l’attitude conciliante affichée par les deux camps traduit une prise de conscience : la poursuite de l’escalade tarifaire serait catastrophique pour l’économie mondiale, déjà fragilisée par les crises énergétiques et sanitaires récentes.
L’enjeu de ces négociations dépasse largement le cadre bilatéral. Un accord entre Washington et Pékin aurait des répercussions majeures sur les marchés financiers, les prix des matières premières et la stabilité des monnaies. Les entreprises multinationales, qui ont souffert de l’incertitude réglementaire, espèrent un retour à la prévisibilité et à la fluidité des échanges. De nombreux secteurs – automobile, électronique, agriculture – attendent avec impatience la levée des barrières qui freinent leurs activités.
Mais la prudence reste de mise. Les négociations ont été suspendues jusqu’à dimanche, preuve que des désaccords subsistent. Les analystes rappellent que plusieurs cycles de discussions se sont soldés par des échecs retentissants par le passé, chaque camp cherchant à préserver ses intérêts stratégiques. La rivalité technologique, en particulier dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la 5G, demeure un point de crispation majeur.
Par ailleurs, le contexte politique américain, marqué par la campagne présidentielle, ajoute une dimension supplémentaire à l’équation. Trump, qui entend faire de la fermeté vis-à-vis de la Chine un argument électoral, joue une partie serrée. Du côté chinois, le pouvoir central doit ménager à la fois ses partenaires internationaux et son opinion publique, soucieuse de préserver l’emploi et la croissance.
En conclusion, la session de Genève marque une étape importante mais non décisive dans la normalisation des relations commerciales sino-américaines. Si un compromis est trouvé dans les prochains jours, il pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère de coopération – ou, à tout le moins, à une trêve bienvenue dans la guerre des tarifs. Les marchés, eux, restent suspendus à l’issue des discussions, conscients que l’équilibre économique mondial se joue en grande partie entre Washington et Pékin.