Introduction
La Tanzanie se prépare à une élection présidentielle décisive en octobre 2025, où la présidente sortante Samia Suluhu Hassan brigue un second mandat. Première femme à diriger ce pays d’Afrique de l’Est, Samia Suluhu Hassan a succédé à John Magufuli en mars 2021 après son décès soudain. Son premier mandat a été marqué par des réformes économiques et une ouverture politique relative, mais aussi par des défis persistants, notamment en matière de liberté d’expression et de gestion des oppositions. Cette élection s’annonce sous haute tension, avec une opposition plus organisée et une société civile mobilisée.
Contexte politique en Tanzanie
Depuis son indépendance en 1961, la Tanzanie a été gouvernée principalement par le parti Chama Cha Mapinduzi (CCM), qui détient le pouvoir sans interruption. Samia Suluhu Hassan, membre du CCM, a pris la tête du pays dans un contexte de transition délicate après la mort de John Magufuli, connu pour son style autoritaire et son scepticisme face à la pandémie de Covid-19.
Sous sa présidence, Samia Suluhu Hassan a adopté une politique plus modérée, rétablissant certaines libertés et relançant des projets économiques. Cependant, les critiques dénoncent encore des restrictions sur les médias indépendants et des arrestations de figures de l’opposition.
Les candidats en lice
Outre Samia Suluhu Hassan, plusieurs candidats de l’opposition ont annoncé leur candidature pour tenter de mettre fin à la domination du CCM :
- Tundu Lissu, leader du parti Chadema, est une figure emblématique de l’opposition tanzanienne. Ancien député et avocat des droits humains, il a survécu à une tentative d’assassinat en 2017. Sa campagne met l’accent sur la démocratie, la lutte contre la corruption et les droits civiques.
- Freeman Mbowe, également du Chadema, est un autre poids lourd de l’opposition, qui prône une réforme profonde du système politique.
- Des candidats indépendants et issus de petits partis complètent le tableau, mais le duel principal reste entre le CCM et Chadema.
Enjeux majeurs de l’élection
L’élection présidentielle de 2025 est cruciale pour la Tanzanie, qui doit faire face à plusieurs défis :
- Économie : La croissance économique a ralenti ces dernières années, notamment en raison de la pandémie et des difficultés dans les secteurs agricoles et miniers. La lutte contre le chômage, en particulier chez les jeunes, est une priorité.
- Libertés civiles : La communauté internationale et les ONG dénoncent la persistance de restrictions sur la liberté d’expression, les arrestations politiques et le contrôle des médias.
- Réformes politiques : L’opposition réclame une réforme du système électoral et judiciaire pour garantir des élections libres et équitables.
- Gestion des ressources naturelles : La Tanzanie est riche en ressources minières, notamment l’or et le gaz naturel, mais la transparence dans leur exploitation reste un sujet sensible.
Déroulement de la campagne électorale
La campagne a débuté dans un climat tendu, marqué par des rassemblements parfois dispersés par la police, des accusations mutuelles entre le CCM et l’opposition, et une forte présence sécuritaire. Samia Suluhu Hassan mise sur son bilan économique et son image de stabilité, tandis que l’opposition dénonce un pouvoir autoritaire et promet un changement démocratique.
Les médias jouent un rôle clé, avec des débats télévisés et une couverture accrue, bien que les journalistes indépendants continuent de faire face à des pressions.
Perspectives et défis
La réélection de Samia Suluhu Hassan semble probable, compte tenu de la force du CCM et de son implantation historique. Toutefois, une forte mobilisation de l’opposition pourrait réduire l’écart et pousser le parti au pouvoir à plus de concessions démocratiques.
La communauté internationale appelle à un scrutin transparent et pacifique, soulignant l’importance de respecter les droits humains et d’assurer la participation de tous les citoyens.
Conclusion
L’élection présidentielle tanzanienne de 2025 est un moment charnière pour le pays. Entre continuité et aspirations au changement, Samia Suluhu Hassan devra concilier développement économique et avancées démocratiques pour répondre aux attentes d’une population jeune et dynamique.