L’escalade régionale s’est intensifiée dans la nuit du 15 au 16 juillet 2025 après une série de frappes aériennes israéliennes ayant visé, selon Tsahal, des dépôts d’armes et de munitions du Hezbollah à l’est du Liban et à la frontière syrienne. Le ministère syrien de la Défense a confirmé la mort d’au moins douze personnes et de nombreux blessés, tandis que le Liban déplore l’effondrement d’un bâtiment civil à Baalbek.
Damas et le Hezbollah haussent le ton
Damas a immédiatement dénoncé « une violation inadmissible » de sa souveraineté et a tenu Israël pour « pleinement responsable des conséquences ». Le gouvernement syrien a saisi l’ONU, demandant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.
De son côté, le Hezbollah a promis une « réponse à la hauteur » et dénoncé « l’engrenage d’une escalade majeure » orchestrée par Israël avec le soutien tacite de Washington.
Le risque d’embrasement régional
Ces frappes interviennent alors que le sud du Liban et la région frontalière syrienne connaissent depuis juin une multiplication des échanges de tirs, impliquant des milices pro-iraniennes, les forces syriennes et les unités israéliennes. L’ONU craint une extension du conflit : les localités druzes de Soueïda voient affluer réfugiés et déplacés internes, alors que les chefs religieux locaux appellent à la retenue.
Enjeux et réactions internationales
- États-Unis : L’administration Biden met en garde contre « toute provocation supplémentaire » et assure que Washington « travaille pour éviter une escalade hors de contrôle ».
- France : Paris appelle à la désescalade et à la reprise des discussions sur la sécurité régionale.
- Russie : Moscou demande le respect du droit international tout en s’abstenant de pointer directement Tel Aviv.
- Iran : Téhéran réitère son soutien « inébranlable » au Hezbollah et réclame la fin des opérations israéliennes contre ses propres positions en Syrie.
L’ombre persistante d’un conflit plus large
La gravité de ces dernières frappes relance les peurs d’un glissement de la crise syrienne vers une confrontation multilatérale, où chaque acteur régional – Iran, Israël, Turquie – joue sa propre partition dans le Grand Jeu du Proche-Orient. La moindre erreur de calcul pourrait désormais faire basculer la région, déjà marquée par dix ans de conflit, dans une nouvelle spirale de violence.