Introduction
Le 29 mai 2025, le groupe État islamique (EI) a revendiqué une attaque meurtrière dans la région de Deir ez-Zor, à l’est de la Syrie, marquant la première opération d’envergure depuis la chute du régime de Bachar al-Assad. Cette attaque, qui a fait au moins 27 morts parmi les forces de sécurité et les civils, relance les craintes d’une résurgence djihadiste dans un pays en pleine recomposition politique et sécuritaire. Analyse d’un événement qui pourrait bouleverser l’équilibre fragile de la Syrie post-Assad et de la région.
Les faits : une embuscade sanglante
Selon les autorités locales et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), des combattants de l’EI ont tendu une embuscade à un convoi militaire près de la ville d’al-Mayadin, utilisant des engins explosifs improvisés et des armes automatiques. L’attaque a été suivie d’affrontements violents avec les forces de sécurité syriennes et les milices locales. Plusieurs civils, dont des travailleurs humanitaires, figurent parmi les victimes.
L’EI a publié un communiqué sur ses canaux Telegram, affirmant vouloir « venger les martyrs et poursuivre le jihad contre les infidèles et les apostats ».
Contexte : la Syrie après Assad
Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, consécutive à une série de défaites militaires et à la signature d’un accord politique sous l’égide de l’ONU, la Syrie est plongée dans une phase de transition délicate. Un gouvernement provisoire tente de rétablir l’ordre, mais le pays reste fragmenté entre différentes factions armées, groupes ethniques et intérêts étrangers.
Les anciennes zones de l’EI, notamment dans l’est et le centre du pays, connaissent une recrudescence d’attaques, profitant du vide sécuritaire et de la faiblesse des institutions.
Les risques de résurgence djihadiste
- Désorganisation des forces de sécurité : La transition politique a affaibli l’appareil sécuritaire, laissant des poches de territoires hors de contrôle.
- Libération de prisonniers : Plusieurs milliers de djihadistes ont profité du chaos pour s’évader ou être relâchés.
- Recrutement local : L’EI exploite la pauvreté, le ressentiment et l’absence de services publics pour recruter de nouveaux combattants.
Selon les experts, l’organisation cherche à se repositionner comme acteur incontournable du jihad mondial, en profitant de la recomposition régionale et de l’attention internationale focalisée sur la reconstruction.
Réactions nationales et internationales
- Gouvernement provisoire syrien : Condamne l’attaque et appelle à une coopération internationale renforcée pour lutter contre le terrorisme.
- Coalition internationale : Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni promettent un soutien logistique et des frappes ciblées contre les cellules de l’EI.
- Russie et Iran : Appellent à la stabilité et à la préservation de l’intégrité territoriale syrienne, tout en dénonçant les ingérences étrangères.
Enjeux pour la sécurité régionale
La résurgence de l’EI en Syrie menace la stabilité de l’Irak voisin, de la Jordanie et du Liban. Les flux de réfugiés, la circulation d’armes et la radicalisation pourraient s’intensifier, compliquant la tâche des nouvelles autorités syriennes et des partenaires internationaux.
Perspectives
La lutte contre l’EI nécessitera une approche globale, combinant sécurité, développement et réconciliation nationale. La reconstruction des institutions, l’inclusion des minorités et la lutte contre l’impunité seront déterminantes pour éviter un retour en force du djihadisme.
Conclusion
La première attaque revendiquée par l’État islamique depuis la chute d’Assad rappelle la fragilité de la Syrie post-conflit et la nécessité d’une vigilance constante face à la menace terroriste. La communauté internationale est appelée à soutenir la transition syrienne tout en évitant les erreurs du passé.