Syrie : Damas prête à coopérer avec Washington pour réactiver l’accord de désengagement avec Israël

Damas, 5 juillet 2025 – Un tournant diplomatique inattendu au cœur du Moyen-Orient

Un signal fort de la Syrie après des années de tensions

La Syrie a surpris la communauté internationale en annonçant sa volonté de coopérer avec les États-Unis pour revenir à l’accord de désengagement de 1974 avec Israël. Cette déclaration, faite par le ministère syrien des Affaires étrangères, intervient dans un contexte régional marqué par la montée des tensions sur le plateau du Golan, les frappes israéliennes répétées sur le territoire syrien et la pression croissante des puissances internationales pour éviter une escalade militaire.

Le contexte historique de l’accord de 1974

L’accord de désengagement signé en 1974, sous l’égide de l’ONU, avait mis fin aux hostilités directes entre la Syrie et Israël après la guerre du Kippour. Il prévoyait la création d’une zone tampon démilitarisée, surveillée par la Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD). Pendant des décennies, cet accord a permis de maintenir une relative stabilité sur le front du Golan, malgré l’absence de traité de paix formel entre les deux pays.

Mais la guerre civile syrienne, débutée en 2011, a bouleversé les équilibres : la présence de milices pro-iraniennes, les interventions russes et turques, et la multiplication des frappes israéliennes contre des cibles liées au Hezbollah ont fragilisé la ligne de cessez-le-feu.

Pourquoi ce revirement de la Syrie ?

Damas, confrontée à une crise économique sans précédent et à une reconstruction au point mort, cherche à desserrer l’étau diplomatique et militaire. Le régime de Bachar al-Assad, désormais consolidé militairement grâce au soutien russe et iranien, veut montrer sa capacité à dialoguer avec l’Occident et à redevenir un acteur incontournable du jeu régional.

La main tendue à Washington vise aussi à obtenir des concessions sur les sanctions économiques, à faciliter la reconstruction et à obtenir une reconnaissance internationale partielle, alors que la Syrie reste largement isolée sur la scène diplomatique.

Les attentes des États-Unis et d’Israël

Pour Washington, tout geste syrien vers la stabilité régionale est accueilli avec prudence mais intérêt. Les États-Unis cherchent à éviter une escalade sur le Golan, à contenir l’influence iranienne et à préserver la sécurité d’Israël, leur principal allié dans la région. Un retour à l’accord de 1974 pourrait ouvrir la voie à des négociations indirectes sur d’autres dossiers : libération de prisonniers, retour des réfugiés, lutte contre le terrorisme.

Israël, de son côté, garde une position ambiguë : tout en refusant de reconnaître le régime d’Assad, il préfère une Syrie stable à la porte de son territoire, plutôt qu’un front ouvert avec l’Iran ou le Hezbollah. La relance de l’accord de désengagement pourrait réduire les risques de confrontation directe, mais ne résoudra pas la question du statut du Golan, annexé par Israël en 1981 et non reconnu par l’ONU.

Les obstacles à la relance de l’accord

Plusieurs défis majeurs subsistent :

  • La présence de milices étrangères et de groupes armés non étatiques dans la zone tampon.
  • La méfiance persistante entre Damas, Tel-Aviv et Washington.
  • Les enjeux de souveraineté, le Golan restant un territoire syrien occupé selon le droit international.
  • Les tensions internes en Syrie, où une partie de la population et de l’opposition rejette toute normalisation avec Israël.

Réactions régionales et internationales

La Russie, alliée de Damas, s’est dite favorable à toute initiative de stabilisation, tout en appelant au respect de la souveraineté syrienne. L’Iran reste silencieux, mais surveille de près toute évolution qui pourrait réduire son influence militaire en Syrie. L’ONU, pour sa part, encourage le dialogue et propose de renforcer le mandat de la FNUOD.

Conclusion

La volonté affichée de la Syrie de coopérer avec les États-Unis pour réactiver l’accord de désengagement de 1974 marque un tournant diplomatique important. Si les obstacles restent nombreux, ce geste ouvre une fenêtre de dialogue au Moyen-Orient, dans une région où chaque avancée vers la stabilité est précieuse. Pour Damas, il s’agit aussi de montrer qu’après plus d’une décennie de guerre, la diplomatie peut reprendre ses droits.

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