Soudan : plus de 150 morts du choléra dans le Darfour, une crise sanitaire majeure aggravée par la guerre

Introduction : une catastrophe sanitaire au cœur d’un conflit

Depuis la fin du mois de mai 2025, l’État du Darfour-Sud, dans le sud-ouest du Soudan, fait face à ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifie de pire épidémie de choléra observée depuis plusieurs années. Plus de 150 personnes sont mortes du choléra dans cette région ravagée par la guerre, où les infrastructures sanitaires sont fracturées et où la famine s’ajoute aux épidémies.

Le choléra, une maladie diarrhéique aiguë transmise par une eau contaminée, peut tuer en quelques heures sans traitement. Or, la guerre qui oppose depuis avril 2023 l’armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a fragilisé le système de santé, limitant sévèrement l’accès aux soins essentiels.

Un tableau sanitaire dramatique aggravé par le conflit

Selon les autorités sanitaires locales et Médicins Sans Frontières, près de 3 000 cas ont été recensés récemment dans le Darfour-Sud, avec une mortalité importante. Plus de 2 800 cas sont confirmés, dont 158 décès, et la situation continue de se dégrader. La contamination de l’eau potable, due au système d’assainissement endommagé, facilite la propagation rapide de la maladie.

L’afflux massif de déplacés, fuyant les violences à Tawila et dans d’autres zones, surpeuple les camps où l’hygiène est insuffisante, ce qui favorise la diffusion du choléra. Le personnel médical, dépassé, a dû installer des patients sur des matelas à même le sol, faute de lits disponibles.

Impact humanitaire et réponse internationale

L’épidémie de choléra s’inscrit dans un contexte de crise humanitaire sans précédent au Soudan. Des centaines de milliers de civils sont exposés à de multiples menaces : pénuries alimentaires, violences, et maladies infectieuses. Dans cette région, plus de 640 000 enfants de moins de cinq ans sont menacés par la malnutrition et les maladies liées à la pauvreté.

L’OMS et l’UNICEF intensifient leurs interventions, avec la mise en place de centres de traitement et la distribution de kits de purification de l’eau. Cependant, les troubles sécuritaires ralentissent l’acheminement de l’aide, et l’accès à certains territoires reste prohibé.

Perspectives et recommandations

Pour enrayer l’épidémie, les experts appellent à une approche multidimensionnelle : stabiliser la sécurité locale, garantir l’accès humanitaire, rétablir les infrastructures sanitaires, et renforcer la prévention par l’éducation et l’hygiène. La coopération régionale est également essentielle, car la maladie menace de s’étendre aux pays voisins, comme le Tchad et le Soudan du Sud.

La communauté internationale est sommée de maintenir un soutien accru et d’ouvrir des « pauses humanitaires » pour faciliter le travail des ONG.

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