Le 22 septembre 2025 marque une date importante pour le Soudan du Sud avec l’ouverture officielle du procès de Riek Machar, ancien vice-président et figure emblématique de l’opposition. Le procès, qui se tient devant un tribunal spécial à Juba, la capitale, est retransmis en direct à la télévision nationale, soulignant la portée symbolique et politique de ce dossier.
Riek Machar, inculpé notamment de « crimes contre l’humanité », « meurtre », « terrorisme » ainsi que « destruction de biens publics », est accusé d’avoir orchestré une attaque meurtrière contre une base militaire gouvernementale en mars 2025, faisant plus de 250 morts dont un pilote des Nations unies. Ce procès intervient dans un contexte de tensions accrues et de violences récurrentes dans plusieurs régions du pays, mettant en péril l’accord de paix de 2018.
La défense de l’ex-vice-président conteste la légitimité du tribunal, le qualifiant d’« illégal » et « incompétent », soulignant que les poursuites violeraient l’esprit de la paix convenue entre Machar et le président Salva Kiir, et risquent de replonger le pays dans un conflit généralisé. Les débats ont été suspendus après la première audience, laissant planer une forte incertitude politique.
Ce procès, bien plus qu’une confrontation judiciaire, est perçu comme un test de stabilité du fragile gouvernement de coalition, où les alliances ethniques et politiques restent extrêmement fragiles. Les sept autres accusés, membres du parti SPLM-IO, campent dans une posture politique qui pourrait influencer l’avenir du pays.
La communauté internationale continue de suivre avec attention l’évolution de la situation, consciente que l’issue de ce procès pourrait déterminer le cours de la paix ou la reprise des hostilités. L’ONU a appelé à une procédure juste et transparente, rappelant que la paix doit être bâtie sur le respect des droits et la stabilité politique durable.