Le Cap accueille le 8e sommet UE-Afrique du Sud : enjeux, innovations et tournant géopolitique
Un sommet sous le sceau de la relance bilatérale
Le 13 mars 2025, la ville du Cap a accueilli le 8<sup>e</sup> sommet entre l’Union européenne et l’Afrique du Sud, marquant un jalon essentiel pour les deux partenaires stratégiques dans un contexte mondial en plein bouleversement. Face à la montée du populisme, à la crise énergétique, à l’instabilité géopolitique et à l’urgence climatique, l’UE et l’Afrique du Sud ont affiché leur volonté d’intensifier une coopération d’égal à égal — une vision clairement renouvelée dans la déclaration conjointe publiée à l’issue du sommet.
Commerce, transition écologique et numérique : axes majeurs d’un partenariat ambitieux
Avec plus de 40 milliards d’euros d’échanges annuels, l’Afrique du Sud reste le premier partenaire économique de l’UE en Afrique subsaharienne. Lors du sommet, les dirigeants ont détaillé les priorités suivantes :
- Renforcer les flux commerciaux et les investissements, en simplifiant l’accès aux marchés et en soutenant le tissu industriel local.
- Booster la transition énergétique, via le financement de projets verts et la construction de capacités locales dans l’hydrogène, le solaire et l’éolien.
- Accélérer la numérisation, par le transfert de compétences, la formation de la jeunesse sud-africaine et l’industrialisation 4.0.
- Sécuriser l’approvisionnement en matières premières critiques (extraction éthique de lithium, cobalt et terres rares), devenues stratégiques pour la souveraineté industrielle européenne.
Sécurité, éducation, défense : une coopération élargie face aux menaces globales
Le sommet a aussi réaffirmé la convergence d’intérêts pour :
- Lutter contre le terrorisme et le crime organisé,
- Prévenir l’instabilité régionale, en particulier en République démocratique du Congo, au Soudan et au Sahel,
- Renforcer la coopération en matière de recherche, d’éducation supérieure et de mobilité académique, en multipliant les bourses Erasmus et les programmes de formation partagée.
Climat, démocratisation et gouvernance partagée : les défis à venir
La déclaration finale insiste sur l’urgence d’accompagner l’Afrique du Sud dans sa transition bas carbone et numérique, tout en rappelant l’exigence d’une gouvernance politique stable, inclusive, et basée sur l’état de droit. L’UE mise sur des solutions innovantes, comme le couplage finance verte/technologies, pour donner aux entreprises sud-africaines les moyens de devenir des champions africains du développement durable.
Le sommet a également abordé la guerre en Ukraine, soulignant la nécessité d’un front uni sur la scène diplomatique mondiale, et la gestion concertée des crises régionales.
Conclusion : vers un partenariat de nouvelle génération
L’UE et l’Afrique du Sud entendent renouer avec une logique de co-développement, transformant l’aide traditionnelle en véritables joint ventures économiques, énergétiques et environnementales. Ce virage ouvre la voie à une Afrique du Sud renforcée sur la scène internationale, et à une Europe qui s’ancre durablement dans une relation de confiance, de partage de valeurs et d’innovation.