Introduction
La Slovaquie est au cœur d’une controverse nationale et européenne après la décision du gouvernement d’ordonner l’abattage de 350 ours bruns, à la suite d’une attaque mortelle survenue début avril 2025. Cette mesure, présentée comme nécessaire pour protéger les populations rurales, divise profondément la société et relance le débat sur la gestion de la biodiversité et la cohabitation entre humains et grands prédateurs en Europe centrale.
Un drame à l’origine de la décision
L’attaque, qui a coûté la vie à un berger dans la région montagneuse des Tatras, a provoqué une vive émotion et une mobilisation immédiate des autorités. Les habitants, déjà inquiets de la multiplication des incidents impliquant des ours, ont réclamé des mesures fortes pour garantir leur sécurité. Le gouvernement a répondu par un plan d’abattage massif, visant à réduire la population d’ours dans les zones les plus touchées.
Une décision contestée
Les défenseurs de l’environnement et de la biodiversité dénoncent une réaction disproportionnée et inefficace. Selon eux, l’abattage massif risque de déséquilibrer les écosystèmes locaux, d’affaiblir la population d’ours et de compromettre les efforts de conservation menés depuis des décennies. Plusieurs ONG ont lancé des pétitions et appellent à des solutions alternatives, comme le renforcement des clôtures, l’utilisation de chiens de protection et la sensibilisation des populations.
Les enjeux de la cohabitation
La Slovaquie abrite l’une des plus importantes populations d’ours bruns d’Europe, estimée à environ 2 500 individus. Leur présence, symbole de la richesse naturelle du pays, est aussi source de tensions dans les zones rurales, où les attaques sur le bétail et les incursions dans les villages se multiplient. Le changement climatique, la réduction des habitats naturels et l’expansion humaine accentuent les conflits.
Réactions en Europe
La décision slovaque a suscité des réactions contrastées au sein de l’Union européenne. Certains pays, confrontés à des problématiques similaires, expriment leur compréhension, tandis que d’autres appellent à une gestion plus respectueuse de la faune sauvage. La Commission européenne a demandé des explications et rappelé l’importance des engagements pris en matière de protection de la biodiversité.
Perspectives et alternatives
Les experts plaident pour une approche intégrée, combinant protection des populations, indemnisation des éleveurs et préservation des grands prédateurs. Des programmes pilotes en Italie, en France et en Roumanie montrent qu’une cohabitation pacifique est possible, à condition d’investir dans la prévention et l’éducation.
Conclusion
L’abattage de 350 ours bruns en Slovaquie met en lumière les défis complexes de la gestion de la biodiversité en Europe. Entre sécurité des populations et préservation de la faune, le débat reste ouvert et appelle à des solutions innovantes et concertées pour garantir un avenir durable aux écosystèmes et aux communautés humaines.