Le retour d’Ousmane Sonko : symbole de tensions persistantes
L’opposant Ousmane Sonko a effectué son retour public à Dakar le 15 juillet 2025 après plusieurs mois de retrait et de batailles judiciaires, marquant un tournant dans la crise politique que traverse le Sénégal depuis 2023. Très attendu par ses partisans, le leader du parti PASTEF a réaffirmé son engagement dans la guérison nationale, en appelant à la fois à la résistance pacifique et à la construction d’un « nouveau contrat social ».
Le contexte demeure tendu, malgré la récente libération de trois de ses proches grâce à une médiation initiée par le président Bassirou Diomaye Faye. Des rassemblements spontanés ont eu lieu dans la capitale, où la sécurité a été discrètement renforcée pour éviter tout débordement.
Le défi de la réconciliation nationale
Le retour de Sonko intervient alors que le pouvoir s’efforce d’apaiser les tensions et de réconcilier une nation divisée. Le chef de l’État a lancé une vaste consultation impliquant chefs religieux, société civile et acteurs institutionnels pour jeter les bases d’un processus de justice transitionnelle. Plusieurs ONG saluent le geste, tout en réclamant des enquêtes indépendantes sur les violences passées et l’instauration de garanties sur les libertés publiques.
Pour Sonko et ses partisans, la sortie de crise passe par l’inclusion réelle de toutes les forces politiques et par un audit sans concession du déroulement des dernières échéances électorales.
Entre transition et incertitudes
Le Sénégal s’avance vers une réforme constitutionnelle promise pour la fin de l’année, censée refonder les institutions, améliorer la transparence et prévenir les crises à répétition. Mais des divisions profondes persistent, tant au sein de la majorité que de l’opposition, qui craint un simple « ravalement de façade » du système.
Régional et international : regards croisés
Le cas sénégalais continue de susciter l’attention en Afrique de l’Ouest, où stabilité et exemplarité démocratique du pays sont souvent mises en avant. La CEDEAO et les partenaires européens appellent à la poursuite du dialogue et au respect des libertés civiles, tout en mettant en garde contre toute forme de répression politique.
Quel avenir pour l’opposition et la société sénégalaise ?
Au terme de ces retrouvailles entre Ousmane Sonko et la scène politique nationale, la bataille pour la renaissance démocratique du Sénégal ne fait que commencer. Les semaines à venir s’annoncent décisives : soit le pays engage une véritable refondation, soit il risque de retomber dans une nouvelle séquence de blocages et de confrontations.