Le Sénégal a tourné une page politique importante avec la nomination du nouveau gouvernement, quelques semaines après l’élection présidentielle qui a porté Bassirou Diomaye Faye au pouvoir. Ce remaniement, très attendu par une population avide de changement, suscite à la fois espoirs et impatiences, notamment chez les jeunes, qui représentent plus de 60% de la population et ont massivement voté pour la rupture promise.
Un gouvernement sous le signe du renouvellement
La composition du nouveau gouvernement, annoncée ce week-end, traduit la volonté d’incarner le renouveau. Plusieurs ministères-clés ont été confiés à de jeunes profils, issus de la société civile ou de la diaspora. On note également une féminisation accrue de l’exécutif, saluée par les associations de défense des droits des femmes. Mais au-delà des symboles, c’est la capacité de cette équipe à répondre aux urgences sociales qui sera jugée.
Les attentes de la jeunesse
Pour la jeunesse sénégalaise, l’enjeu est clair : il s’agit d’obtenir rapidement des résultats concrets en matière d’emploi, d’éducation et de lutte contre la vie chère. Beaucoup de jeunes diplômés peinent à trouver un travail stable, tandis que la précarité s’est accentuée avec la hausse du coût de la vie. Les réseaux sociaux bruissent d’impatience, certains réclamant déjà un « bilan des 100 jours » du nouveau pouvoir.
Premiers chantiers et signaux
Le gouvernement a promis de relancer les politiques d’emploi, d’accélérer la numérisation de l’administration et de renforcer la lutte contre la corruption. Des mesures d’urgence sur le pouvoir d’achat sont annoncées, ainsi qu’une concertation nationale sur l’éducation. Mais la société civile reste vigilante : « Nous ne voulons pas de promesses, nous voulons des actes », résume une militante associative à Dakar.
Un test pour la démocratie sénégalaise
Le Sénégal, souvent cité en exemple pour sa stabilité démocratique, doit désormais transformer l’essai. La capacité du nouveau gouvernement à dialoguer avec la jeunesse, à apaiser les tensions sociales et à engager des réformes structurelles sera décisive pour la suite du quinquennat. Les prochains mois seront scrutés de près, aussi bien à l’intérieur qu’à l’international, alors que le pays veut rester un modèle de transition pacifique en Afrique de l’Ouest.