Introduction
En visite officielle à Dakar le 27 août, le président français Emmanuel Macron et son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye ont réaffirmé la solidité du partenariat entre la France et le Sénégal. Au programme : sécurité régionale, transition énergétique et échanges économiques. Cette rencontre intervient dans un contexte de recomposition des relations entre Paris et l’Afrique, alors que la présence française recule au Sahel mais cherche à se consolider en Afrique de l’Ouest.
Une rencontre sous le signe du réalisme
Depuis son élection en mars 2024, Bassirou Diomaye Faye, dauphin politique d’Ousmane Sonko, a adopté une ligne équilibrée vis-à-vis de Paris : critique des ingérences mais pragmatique sur la nécessité de coopération. À Dakar, les deux chefs d’État ont affiché une entente cordiale. «Le Sénégal et la France partagent une histoire forte et une communauté de destin. Nous devons la réinventer dans le respect mutuel», a déclaré Faye. Macron a insisté : «Il ne s’agit pas de paternalisme, il s’agit de partenariat.»
Sécurité dans la sous-région
La question sécuritaire reste centrale. Le Sénégal, relativement épargné jusqu’ici par les attaques djihadistes, redoute une contagion des violences venues du Mali et du Burkina Faso. La France, après son retrait du Mali, cherche à repositionner son dispositif sécuritaire dans la région, via le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Gabon. Dakar et Paris ont annoncé un renforcement de leur coopération militaire, axée sur la formation et le renseignement plutôt que sur le déploiement massif de troupes.
Un agenda économique dense
L’économie a été au cœur des discussions. Paris promet de soutenir les investissements dans les énergies renouvelables, notamment le solaire et l’hydrogène vert, secteurs prioritaires pour le Sénégal. Plusieurs accords ont été signés, dont un partenariat d’une valeur de 400 millions d’euros pour développer une centrale solaire dans la région de Thiès. Les entreprises françaises cherchent aussi à se positionner sur l’exploitation des gisements gaziers offshore du pays.
Entre critique et continuité
Reste une réalité politique sensible : une partie de la jeunesse sénégalaise, proche de la mouvance de Sonko, continue de dénoncer une «Françafrique qui ne dit pas son nom». Des manifestations anti-Macron ont été signalées à Dakar, même si elles sont restées limitées. Le président Faye, lui, tente de concilier ces aspirations souverainistes avec la nécessité d’une coopération pragmatique.
Conclusion
La visite de Macron à Dakar illustre le repositionnement de la France en Afrique : moins d’ingérence, plus de partenariat ciblé. Pour le Sénégal, la ligne de Bassirou Diomaye Faye reste claire : consolider la souveraineté nationale sans rompre avec des alliés stratégiques.