Introduction
La ville de Saint-Louis, joyau du patrimoine sénégalais et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000, fait face à une menace grandissante. L’érosion côtière accélérée a déjà engendré la disparition de plusieurs plages et fragilisé les infrastructures urbaines. Les autorités ont déclaré en août 2025 une situation d’«alerte rouge», mobilisant des fonds d’urgence pour tenter de stopper ce phénomène. Ce problème environnemental met en lumière les conséquences directes du changement climatique sur les zones côtières africaines et place Saint-Louis au cœur d’un défi écologique majeur.
Un littoral en recul rapide
Les études menées par l’Institut national de la recherche environnementale du Sénégal indiquent que la côte de Saint-Louis recule en moyenne de 1,5 mètre par an, un rythme alarmant. Ce recul est dû à plusieurs facteurs combinés : la hausse du niveau des mers, la réduction des apports sédimentaires du fleuve Sénégal, la déforestation qui fragilise les dunes et la pression de l’urbanisation. Certaines zones, historiquement bien protégées, commencent à être envahies par la mer, menaçant routes, habitations et ports.
Conséquences économiques et sociales
Saint-Louis, ancienne capitale coloniale au riche passé culturel, est aussi un centre économique vital pour la région. Pêche, tourisme, artisanat… des milliers de familles dépendent directement de la ville. Or, les inondations répétées, les destructions de pistes d’accès et la salinisation des terres agricoles fragilisent cette prospérité. Les pêcheurs eux-mêmes alertent sur la disparition des zones de pêche traditionnelles.
Actions de prévention et de sauvegarde
Le gouvernement sénégalais, avec l’appui de la Banque mondiale et des agences onusiennes, a lancé à l’été 2025 un plan d’action pluriannuel élaboré avec les collectivités locales. Il inclut des travaux de restauration des dunes, la plantation de mangroves, la construction de digues et l’amélioration des systèmes d’évacuation des eaux. Pourtant, ces mesures requièrent des financements importants et un suivi régulier.
Un témoignage social
Au-delà des chiffres, ce sont des populations souvent modestes qui sont menacées. Le quartier de Guet Ndar, foyer d’une culture pêcheur emblématique, doit déjà composer avec des risques accrus. «Nous avons perdu plusieurs maisons cet hiver, la mer grignote nos terres», raconte Mamadou Dia, chef de famille. Le déracinement et les migrations internes sont une menace sociale lourde pour le Sénégal.
Conclusions
L’alerte rouge sur l’érosion côtière à Saint-Louis symbolise un phénomène global qui menace les côtes africaines. Face au changement climatique, les villes historiques et leurs populations se retrouvent en première ligne, nécessitant des réponses urgentes, innovantes et durables.