Sénégal : Alerte paludisme à Dakar, les autorités sanitaires mobilisées pour endiguer l’épidémie

Le Sénégal, reconnu pour ses avancées en santé publique, est confronté en ce mois de juillet 2025 à une recrudescence alarmante du paludisme dans la capitale, Dakar. Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme après une hausse inattendue des cas déclarés depuis le début de la saison des pluies, marquée par des précipitations intenses et persistantes ayant favorisé la prolifération des moustiques.

Situation épidémiologique à Dakar

Le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action Sociale a recensé plus de 1 400 nouveaux cas en quatre semaines, contre moins de 500 à la même période l’an passé. Les quartiers périphériques de Yoff, Pikine et Guédiawaye sont particulièrement touchés. Les hôpitaux locaux, déjà sous pression avec une affluence accrue de patients présentant des symptômes de fièvre, de maux de tête et de fatigue intense, alertent sur le risque potentiel de saturation en cas d’aggravation de la situation.

Facteurs aggravants et mesures d’urgence

Selon les experts de l’Institut Pasteur de Dakar, l’augmentation des précipitations, le stockage d’eau à l’air libre et les difficultés d’assainissement urbain favorisent la multiplication des gîtes larvaires. Face à cette situation, le gouvernement a lancé une campagne de communication d’urgence : distribution massive de moustiquaires imprégnées, traitement insecticide des zones à risques, sensibilisation porte-à-porte par des agents communautaires. Parallèlement, les écoles, marchés et gares routières deviennent des points de relais pour les messages de prévention.

Du côté des ONG internationales, Médecins Sans Frontières et la Croix-Rouge soutiennent les structures hospitalières avec du matériel, des tests rapides et des traitements antipaludiques. La mobilisation s’accentue également au sein des conseils de quartier où les initiatives citoyennes fleurissent, organisant des opérations collectives de nettoyage des points d’eau stagnante.

Gestion des cas graves et perspectives

Bien que le taux de létalité demeure faible grâce à la réactivité des soignants, quelques décès ont été signalés, rappelant la dangerosité de la maladie pour les nourrissons, les femmes enceintes et les personnes âgées. La Direction de la Prévention annonce le déclenchement d’un « plan ORSEC sanitaire » pour anticiper une vague épidémique éventuelle, incluant l’ouverture de centres temporaires de diagnostic et la commande d’un stock stratégique de médicaments.

Vers une stratégie durable ?

Le ministère promet de tirer les leçons de cette crise en améliorant les infrastructures d’assainissement urbain et en investissant dans de nouveaux programmes de lutte anti-vectorielle. La collaboration avec la recherche nationale vise à développer des outils numériques pour le suivi épidémiologique en temps réel.

L’épisode actuel révèle à quel point la santé environnementale et l’organisation sanitaire doivent aller de pair, dans une ville en pleine croissance soumise aux aléas climatiques. Les spécialistes insistent : seul un effort coordonné et multidimensionnel permettra de contenir durablement le paludisme urbain à Dakar.

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