Santé en Afrique en 2025 : renforcer les systèmes, innover et investir pour la résilience

En 2025, la santé en Afrique se trouve à un tournant historique. Après les chocs de la pandémie de Covid-19 et face à la montée des menaces sanitaires liées au climat et aux maladies non transmissibles, le continent doit repenser ses priorités et ses modèles. La 6e Conférence internationale sur l’agenda sanitaire africain (AHAIC 2025), tenue à Kigali, a réuni des milliers d’acteurs pour définir une nouvelle feuille de route : bâtir des systèmes de santé résilients, autonomes et innovants capables de garantir la sécurité sanitaire de plus de 1,4 milliard d’Africains.

Un secteur sous pression et des défis multiples

La pression sur les systèmes de santé africains est croissante. L’aide publique au développement pour la santé a chuté de plus de 70% ces dernières années, tandis que les urgences sanitaires ont augmenté de 40% entre 2022 et 2024. Les épidémies liées au climat, les maladies zoonotiques et les fièvres hémorragiques comme Ebola et Marburg mettent à rude épreuve des budgets nationaux déjà fragiles.

Le risque est réel de perdre des acquis majeurs dans la lutte contre les maladies infectieuses, la mortalité maternelle et infantile, ou encore la vaccination. Les systèmes de santé restent très inégalement développés, avec un accès limité dans les zones rurales et périphériques.

Vers l’autonomie et le financement national de la santé

Un consensus s’est dégagé autour du besoin urgent pour l’Afrique de réduire sa dépendance à l’aide extérieure. L’AHAIC 2025 a plaidé en faveur d’un financement national substantiel, d’une mobilisation accrue des ressources locales, et d’une production africaine autonome de vaccins, de médicaments et de technologies médicales.

Certains pays, comme le Mozambique et le Kenya, montrent la voie en augmentant leur budget santé, introduisant des assurances santé sociales numériques, et développant la fabrication locale de produits médicaux.

Priorité aux soins primaires et à la prévention

La réorientation des investissements vers les soins de santé primaires est au cœur des stratégies. Il est essentiel d’assurer un accès équitable aux soins essentiels, de renforcer la prévention à travers la vaccination, la nutrition, l’eau potable et l’assainissement.

Un double fardeau subsiste : prévenir et soigner à la fois les maladies infectieuses et les maladies non transmissibles qui croissent rapidement, telles que le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Innovation, technologie et formation

La santé numérique et les innovations technologiques sont des leviers de transformation. L’intelligence artificielle aide à diagnostiquer et traiter plus efficacement, même dans des zones isolées. La formation renforcée du personnel de santé, la mobilité des agents communautaires et la mise en réseau des hôpitaux sont prioritaires pour répondre aux besoins croissants.

Perspectives d’avenir

L’Afrique doit relever ces défis avec audace et créativité. Construire des systèmes de santé durables et résilients — tout en promouvant l’innovation, l’égalité et la prévention — est indispensable pour garantir un avenir plus sain et plus souverain. La santé des Africains doit désormais reposer sur un engagement collectif pérenne et sur un financement stable.

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