Référendum constitutionnel en Guinée : vers une épreuve démocratique décisive dénoncée et scrutée

Le 24 septembre 2025, la Guinée est plongée dans un moment politique majeur avec la tenue d’un référendum constitutionnel qui promet de redessiner en profondeur les institutions du pays. Un scrutin qui survient dans un climat marqué par des tensions, des accusations de dérive autoritaire et une forte mobilisation citoyenne.

Un scrutin à haute tension autour du projet de loi fondamentale

Le projet de nouvelle Constitution est présenté par le gouvernement de transition comme un outil de stabilisation politique, avec la création d’un Conseil national de transition, la limitation du mandat présidentiel et le renforcement des pouvoirs des institutions républicaines. Selon le président Mamadi Doumbouya, ce texte marque un pas vers la restauration d’une gouvernance démocratique.

Cependant, ce référendum est vivement contesté par une large part de l’opposition guinéenne, qui le qualifie de piège électoral destiné à prolonger indéfiniment le pouvoir militaire. Plusieurs partis politiques et associations de la société civile appellent au boycott, dénonçant un manque de transparence et une répression accrue des médias et réseaux sociaux.

Le jour même du vote, plus de 6,7 millions d’électeurs étaient attendus dans 23 000 bureaux à travers le pays, sous observation de 6 000 agents électoraux et 45 000 forces de sécurité. En raison du climat tendu, la connexion internet a été fortement restreinte, et certaines zones ont connu des restrictions des libertés publiques.

Observations et réactions nationales et internationales

À Conakry, le centre-ville était le théâtre d’intenses débats et de manifestations de partisans du oui, tandis que les opposants multipliaient les proclamations de boycott. La transparence du scrutin a été surveillée par une mission d’observation internationale, chargée d’évaluer le déroulement des opérations électorales.

Sur le plan international, les acteurs diplomatiques et les organisations des droits humains ont appelé à un respect strict du processus et à un apaisement des tensions. Plusieurs pays d’Afrique et d’Europe ont souligné l’importance d’un dialogue post-référendaire inclusif pour garantir une transition pacifique.

Une étape déterminante pour la stabilité guinéenne

Au-delà du référendum, ce scrutin est perçu comme un test majeur pour le gouvernement militaire en place depuis 2021. La Guinée, pays clé en Afrique de l’Ouest, est confrontée à d’importants défis socio-économiques, sécuritaires et environnementaux.

Le résultat du vote déterminera non seulement la trajectoire politique du pays mais aussi son positionnement vis-à-vis des partenaires internationaux, qui attendent un retour rapide à une stabilité démocratique.

Alors que le dépouillement est en cours, les analystes sont divisés entre ceux qui voient dans le texte une avancée possible pour la paix et le développement, et ceux qui redoutent une consolidation du pouvoir militaire au détriment des droits et libertés.

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