L’Organisation des Nations unies (ONU) a lancé, le 30 juin 2025, un avertissement solennel sur la dégradation de la situation humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où près de 20 millions de personnes sont désormais en danger. Malgré la signature récente d’un accord de paix avec le Rwanda, la région reste le théâtre de violences meurtrières, de déplacements massifs de population et d’une insécurité alimentaire sans précédent.
Dans un rapport publié à Genève, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) décrit une situation « catastrophique » dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri. Plus de 6 millions de personnes ont été déplacées par les combats, dont la moitié sont des enfants. Les attaques contre les civils, les viols, les pillages et les enlèvements sont quotidiens, perpétrés par des dizaines de groupes armés, dont certains bénéficient du soutien de pays voisins.
La crise alimentaire atteint des niveaux alarmants. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 10 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, dont 3 millions d’enfants souffrant de malnutrition. Les infrastructures médicales, déjà fragilisées par des années de conflit, sont débordées par l’afflux de blessés et de malades. Les épidémies de choléra, de rougeole et de paludisme se multiplient, faute d’accès à l’eau potable et aux soins de santé.
Les organisations humanitaires peinent à intervenir dans un contexte d’insécurité extrême. Plusieurs équipes ont été attaquées ou kidnappées, et l’accès aux zones les plus touchées est souvent impossible. « Nous faisons face à une situation sans précédent, où la violence et la souffrance sont devenues la norme », déplore le coordinateur humanitaire de l’ONU en RDC.
La communauté internationale a réagi avec émotion à l’alerte de l’ONU. Plusieurs pays, dont la France, l’Allemagne et les États-Unis, ont annoncé une augmentation de leur aide humanitaire. L’Union européenne a appelé à une mobilisation générale pour éviter une « catastrophe humanitaire majeure ». Les ONG, de leur côté, dénoncent l’indifférence de la communauté internationale et réclament des actions concrètes pour protéger les civils.
Sur le terrain, les défis sont immenses. Les populations locales, épuisées par des années de conflit, vivent dans la peur et le dénuement. « Nous n’avons plus rien à manger, nos enfants sont malades, et nous ne savons pas où aller », témoigne une mère de famille rencontrée dans un camp de déplacés à Goma. Les femmes et les enfants sont les premières victimes des violences, souvent utilisés comme armes de guerre par les groupes armés.
L’accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda offre un espoir de stabilisation, mais il ne suffira pas à régler la crise humanitaire. La reconstruction des infrastructures, le retour des déplacés, la lutte contre l’impunité et la relance de l’économie locale sont des priorités absolues. L’ONU appelle à une mobilisation internationale sans précédent pour éviter que la situation ne devienne incontrôlable.
La crise humanitaire dans l’est de la RDC est l’une des plus graves au monde, mais elle reste largement ignorée par l’opinion publique internationale. Les médias et les réseaux sociaux jouent un rôle crucial pour sensibiliser l’opinion et mobiliser les ressources nécessaires. Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir de millions de Congolais, qui méritent mieux que l’indifférence et l’oubli.