Le rapport 2025 « Performances et Perspectives Macroeconomiques de l’Afrique » (MEO), publié par la Banque Africaine de Développement (BAD) lors de la 38e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine à Addis-Abeba, offre une analyse détaillée de la trajectoire économique du continent dans un contexte mondial marqué par des incertitudes persistantes. Il prévoit une accélération de la croissance du PIB réel africain à 4,1 % en 2025, puis à 4,4 % en 2026, portée par des réformes économiques, la baisse de l’inflation et une meilleure gestion budgétaire.
Une croissance économique en accélération mais inégale
Près de la moitié des pays africains devraient enregistrer un taux de croissance supérieur à 5 % en 2025, avec 12 des 20 économies à la croissance la plus rapide au monde situées en Afrique. Cette dynamique positive reflète les efforts de diversification économique, la montée en puissance des secteurs manufacturiers et des services, ainsi que l’amélioration des conditions macroéconomiques.
Cependant, cette croissance reste inférieure au seuil de 7 % nécessaire pour une réduction significative de la pauvreté. Des disparités régionales importantes subsistent : l’Afrique de l’Est et de l’Ouest affichent des taux robustes, tandis que l’Afrique australe et certaines économies dépendantes des matières premières connaissent une croissance plus modérée.
Facteurs favorables et défis structurels
La baisse de l’inflation, qui devrait passer de 18,6 % en 2024 à environ 12,6 % en 2025-2026, contribue à stabiliser le pouvoir d’achat et à stimuler la demande intérieure. Par ailleurs, la gestion plus rigoureuse des finances publiques et la réduction progressive des déficits budgétaires renforcent la résilience économique.
Néanmoins, le continent fait face à plusieurs défis : tensions géopolitiques, notamment dans le Sahel et la Corne de l’Afrique, catastrophes climatiques récurrentes, endettement élevé et fragilité des institutions. Ces facteurs peuvent freiner la croissance et accroître la vulnérabilité économique.
Perspectives et recommandations
Le rapport insiste sur la nécessité d’intensifier les réformes structurelles, de renforcer la gouvernance économique et de poursuivre la diversification des économies. L’intégration régionale via la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est un levier clé pour stimuler le commerce intra-africain et attirer les investissements.
Enfin, la transition énergétique et la mobilisation des ressources internes, notamment par une meilleure fiscalité, sont essentielles pour soutenir une croissance inclusive et durable.