Introduction
L’Ouganda a officiellement annoncé en mai 2025 son intégration au groupe élargi des BRICS+ (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud et nouveaux membres). Cette adhésion marque une étape stratégique pour Kampala, qui espère ainsi diversifier ses partenariats, attirer de nouveaux investissements et renforcer son influence sur la scène internationale. Quelles sont les opportunités et les défis pour l’économie ougandaise dans ce nouveau cadre ?
Les motivations de l’Ouganda
Diversification des partenariats économiques
L’intégration aux BRICS+ offre à l’Ouganda l’opportunité de réduire sa dépendance vis-à-vis des partenaires traditionnels occidentaux, en s’ouvrant à de nouveaux marchés et à des financements alternatifs. Les BRICS représentent aujourd’hui près de 32 % du PIB mondial et sont des acteurs majeurs du commerce, de l’énergie et de l’innovation.
Recherche d’investissements et de transfert de technologies
L’Ouganda espère attirer des investissements dans l’agriculture, l’énergie (notamment les hydrocarbures et les renouvelables), les infrastructures et les technologies de l’information. Les accords de coopération avec la Chine, l’Inde et la Russie pourraient faciliter le transfert de technologies et l’accès à des financements à des conditions plus avantageuses.
Renforcement de l’influence diplomatique
En rejoignant les BRICS+, l’Ouganda entend peser davantage dans les discussions internationales sur la réforme de la gouvernance mondiale, la lutte contre le changement climatique et la défense des intérêts des pays du Sud.
Les opportunités pour l’économie ougandaise
Accès à de nouveaux marchés
L’adhésion aux BRICS+ ouvre l’accès à un vaste marché de plus de 3 milliards de consommateurs. L’Ouganda pourrait augmenter ses exportations de produits agricoles, miniers et manufacturés, tout en diversifiant ses sources d’importation.
Appui au développement des infrastructures
Les membres des BRICS+ sont connus pour leur soutien aux projets d’infrastructures en Afrique. L’Ouganda pourrait bénéficier de financements pour ses routes, chemins de fer, barrages et réseaux énergétiques, essentiels pour soutenir la croissance et l’industrialisation.
Partenariats dans l’innovation et l’éducation
Des accords de coopération sont envisagés dans la formation, la recherche et l’innovation, avec des échanges universitaires, des bourses et des transferts de compétences.
Les défis à anticiper
Compétitivité et normes
Pour tirer pleinement parti des opportunités offertes par les BRICS+, l’Ouganda devra améliorer la compétitivité de ses entreprises, respecter les normes internationales de qualité et renforcer la gouvernance économique.
Risque de dépendance et équilibre diplomatique
L’ouverture à de nouveaux partenaires ne doit pas se traduire par une nouvelle forme de dépendance. L’Ouganda devra veiller à préserver un équilibre dans ses relations extérieures et à défendre ses intérêts nationaux dans les négociations multilatérales.
Enjeux de transparence et de redevabilité
Les investissements massifs attendus exigent une gestion transparente et responsable, pour éviter les risques de corruption et garantir des retombées positives pour l’ensemble de la population.
Conclusion
L’intégration de l’Ouganda aux BRICS+ constitue une opportunité majeure pour accélérer la transformation économique du pays et renforcer son positionnement international. Le succès de cette stratégie dépendra de la capacité à investir dans les infrastructures, l’innovation et la bonne gouvernance, tout en préservant la souveraineté et l’intérêt national.