Ouganda : Alerte nationale face à la progression du paludisme aggravée par le changement climatique

Kampala, le 11 août 2025–
Le ministère ougandais de la Santé a lancé ce lundi une alerte nationale sur la recrudescence du paludisme, l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières d’Afrique. Selon le dernier rapport officiel, le pays a enregistré plus de 8,5 millions de cas depuis le début de l’année, soit une augmentation de 27% par rapport à la même période en 2024.

Une crise sanitaire aux causes multiples

Si le paludisme est endémique en Ouganda, un ensemble de facteurs aggravants explique cette flambée. Les autorités pointent en premier lieu le changement climatique :

  • Les épisodes de pluies intenses, suivis de périodes de chaleur prolongées, créent des conditions idéales pour la prolifération des moustiques Anopheles .
  • Le recul des lignes de saison sèche et la multiplication des zones marécageuses temporaires entraînent la propagation dans des régions jusque-là moins touchées.

Le docteur Jane Aceng , ministre de la Santé, a rappelé que « la lutte contre le paludisme est indissociable de l’adaptation climatique », soulignant que même les régions montagneuses commencent à enregistrer des cas significatifs.

Des infrastructures sanitaires sous pression

Plusieurs hôpitaux, notamment dans les districts de Gulu, Arua etMbale, rapportant un manque criant de médicaments antipaludiques et de kits de dépistage rapide. Les fichiers d’attente s’allongent dans les dispensaires, où certains patients sont contraints d’attendre plus de 72 heures avant de recevoir un traitement complet.
La situation est particulièrement préoccupante pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans , qui représentent plus de 60% des décès liés à la maladie dans le pays.

Plans d’action et mobilisation internationale

Pour contenir la crise, le gouvernement ougandais prévoit :

  • La distribution gratuite de 12 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide d’ici fin 2025.
  • L’augmentation des campagnes de pulvérisation intra-domiciliaire.
  • Le lancement d’un programme pilote autour du vaccin RTS, développé par GSK, déjà testé avec succès dans d’autres pays africains.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a proposé un soutien logistique, tandis que l’UNICEF a annoncé une enveloppe de 5 millions de dollars pour renforcer la formation sanitaire et la sensibilisation communautaire.

Les défis persistants

Malgré ces annonces,les restrictions budgétaires restent énormes. Le secteur santé en Ouganda fonctionne avec moins de 2% du PIB national, bien en dessous des recommandations de l’Union africaine.
Par ailleurs, la résistance croissante du parasite aux traitements antipaludiques standard alarme les épidémiologistes.

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