Une fissure dangereuse dans le tissu social soudanais
En septembre 2025, les Nations unies ont lancé une alerte sévère concernant la progression inquiétante de l’ethnicisation du conflit au Soudan. Ce phénomène, qui consiste en la polarisation croissante des communautés sur des bases identitaires, accentue les tensions dans un pays déjà fragilisé par des décennies de guerres civiles, de crises politiques et d’instabilité économique.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a souligné que cette évolution complexifie davantage les chances d’une résolution pacifique du conflit, car elle cristallise les antagonismes autour d’une logique d’exclusion et de confrontation communautaire. Les groupes armés n’hésitent plus à exploiter ces différends ethniques pour renforcer leur influence, au détriment de la cohésion nationale.
Conséquences humaines et politiques
Cette ethnicisation des violences a provoqué une multiplication des massacres ciblés, de déplacements massifs de populations et d’une crise humanitaire aggravée. Des régions comme le Darfour et le Kordofan voient se multiplier les affrontements interethniques, tuant ou déplaçant des milliers de civils.
Politiquement, le gouvernement soudanais peine à asseoir son autorité et à embrasser une stratégie inclusive capable de rassembler les différentes ethnies. Les négociations de paix, souvent compromises par ces tensions identitaires, se heurtent à un manque de confiance généralisé.
Réactions internationales et perspectives
La communauté internationale, à travers l’ONU et l’Union africaine, met en garde contre le risque d’embrasement régional, avec des possibles répercussions transfrontalières. Des sanctions ciblées et des pressions diplomatiques sont envisagées pour inciter les belligérants à la désescalade.
Par ailleurs, certains acteurs proposent une médiation renforcée fondée sur la reconnaissance des droits des minorités et la promotion du dialogue interculturel, dans l’espoir de rétablir un équilibre fragile.