La République démocratique du Congo (RDC), déjà confrontée à de multiples crises sécuritaires et humanitaires, fait face à une nouvelle épidémie d’Ebola, confirmée ce jour dans la province du Kasaï par les autorités sanitaires. Cet épisode intervient alors que l’OMS et les agences nationales de santé avaient redoublé de vigilance après une série de cas suspects recensés depuis fin août dans la région.
La province du Kasaï, l’une des plus vastes et peuplées du pays, avait échappé jusqu’ici aux flambées récurrentes d’Ebola qui touchaient principalement l’Est (Kivu, Ituri). Cette soudaine propagation inquiète la communauté médicale : plusieurs cas mortels ont été enregistrés en moins d’une semaine. Les premières victimes, issues de villages reculés, présentaient des symptômes classiques — fièvre hémorragique, faiblesse généralisée, troubles digestifs — confirmés par des tests laboratoire du Centre de biosécurité congolais.
La riposte sanitaire s’est immédiatement organisée, mobilisant des équipes locales de la santé publique, des agents de l’OMS, Médecins sans frontières et la Croix-Rouge. Un plan d’urgence régional prévoit le déploiement rapide de structures d’isolement, la distribution de kits de protection individuelle et le renforcement de la sensibilisation communautaire sur les gestes barrières. Les autorités locales et nationales multiplient les messages d’alerte et les campagnes éducatives auprès des populations rurales.
On recense actuellement une quinzaine de cas confirmés et plusieurs dizaines de cas suspects, mais le bilan pourrait s’alourdir selon l’évolution de la situation. Les autorités rappellent la très grande contagiosité du virus Ebola, transmissible par contact direct avec les fluides corporels d’une personne infectée ou décédée. L’élan de solidarité, essentiel pour contenir la propagation, doit cependant s’appuyer sur une mobilisation sans faille des réseaux communautaires, parfois fragiles par manque de ressources dans le Kasaï.
La RDC applique une stratégie de vaccination ciblée, reposant sur le déploiement de milliers de doses dans les villages et campements touchés. Cette méthode, éprouvée lors des précédentes épidémies à l’Est, pourrait permettre d’endiguer la crise en quelques semaines, à condition que l’accès aux zones rurales soit sécurisé. Les forces de sécurité locales sont par ailleurs sollicitées pour faciliter le travail des soignants et éviter d’éventuels mouvements de panique.
Le risque de propagation nationale et régionale demeure concret : le Kasaï est une zone de transit majeure, en lien avec les provinces voisines et les routes vers la capitale Kinshasa. Les experts internationaux pointent l’importance de circonscrire rapidement les foyers et de structurer la réponse sanitaire en synergie avec les pays voisins, dont le Congo-Brazzaville et l’Angola.
Si la nouvelle épidémie reste pour l’instant localisée, les autorités congolaises en appellent à la prudence et à la coopération régionale, tout en réaffirmant leur capacité de gestion de crise. Les partenaires internationaux maintiennent leur dispositif de veille et accentuent l’aide logistique, vitale dans ce contexte. L’expérience accumulée lors des précédentes crises d’Ebola reste un gage relatif de confiance face à ce nouveau défi sanitaire, qui met à nouveau à l’épreuve la résilience congolaise.