Nigeria : Plus de 200 morts et 500 disparus dans des inondations, l’État peut-il faire face à la crise ?

Introduction

Le Nigeria, géant démographique et économique de l’Afrique, est une nouvelle fois confronté à une catastrophe naturelle d’ampleur. Le 2 juin 2025, des inondations dévastatrices ont frappé plusieurs États du centre et du sud du pays, causant la mort de plus de 200 personnes et laissant 500 autres portées disparues. Ce drame, parmi les plus meurtriers de la décennie, met en lumière la vulnérabilité du pays face aux aléas climatiques et interroge la capacité des autorités à gérer de telles crises.

Les faits : une catastrophe aux proportions alarmantes

Selon l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA), des pluies torrentielles se sont abattues sans discontinuer pendant 48 heures sur les États de Benue, Kogi, Anambra et Delta, provoquant la crue soudaine de plusieurs rivières. Des villages entiers ont été engloutis, des routes coupées et des milliers d’habitations détruites. Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des scènes de chaos : familles réfugiées sur les toits, maisons emportées par les eaux, et sauveteurs débordés.

Le dernier bilan officiel fait état de 215 morts, mais les secours craignent que ce chiffre n’augmente à mesure que les recherches progressent. Plus de 500 personnes sont toujours portées disparues, et près de 50 000 habitants ont dû être évacués en urgence.

Les causes : changement climatique et urbanisation sauvage

Les experts pointent plusieurs facteurs aggravants. D’abord, le changement climatique, qui rend les épisodes de pluies extrêmes de plus en plus fréquents et violents. Mais aussi l’urbanisation anarchique, qui a multiplié les constructions dans des zones inondables, souvent sans respecter les normes de drainage. « Les canaux d’évacuation sont obstrués, les bassins naturels ont disparu, et les populations sont exposées », explique un ingénieur hydraulique de l’université de Lagos.

La réponse des autorités : entre urgence et limites structurelles

Face à l’ampleur du désastre, le président nigérian a décrété l’état d’urgence dans les zones sinistrées et ordonné la mobilisation de l’armée pour appuyer les secours. Des camps temporaires ont été installés pour accueillir les déplacés, et des distributions de vivres et de médicaments sont en cours. Pourtant, de nombreux sinistrés dénoncent la lenteur de la réaction gouvernementale et l’insuffisance des moyens déployés. « Nous avons tout perdu, et personne n’est venu nous aider pendant deux jours », témoigne une habitante de Makurdi, capitale de l’État de Benue.

Les défis de la reconstruction

Au-delà de l’urgence humanitaire, la question de la reconstruction se pose déjà. Les dégâts matériels sont considérables : infrastructures routières détruites, écoles et hôpitaux inondés, champs dévastés. Le coût des réparations s’annonce colossal, dans un pays déjà confronté à de graves difficultés économiques et à une inflation galopante.

Un enjeu de gouvernance nationale

Cette catastrophe relance le débat sur la gouvernance environnementale au Nigeria. Les ONG et les experts réclament une réforme en profondeur de la gestion des risques naturels, avec un renforcement des infrastructures, une meilleure planification urbaine et une éducation accrue des populations. « Il ne suffit pas de réagir à chaque crise, il faut anticiper et investir dans la prévention », martèle le directeur de la Croix-Rouge nigériane.

Conclusion

Les inondations de juin 2025 resteront comme un nouveau signal d’alarme pour le Nigeria. Si la solidarité nationale s’organise, la répétition de ces catastrophes rappelle l’urgence d’une politique de prévention ambitieuse, adaptée aux défis du climat et de la croissance urbaine.

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