Nigeria : 44 personnes condamnées à de lourdes peines pour financement du terrorisme, un tournant dans la lutte contre l’extrémisme

Le Nigeria, première puissance démographique et économique d’Afrique, vient de franchir une étape décisive dans sa lutte contre le terrorisme. Le 12 juillet 2025, un tribunal fédéral d’Abuja a condamné 44 individus à des peines allant de 10 à 30 ans de prison pour financement d’activités terroristes, principalement liées à Boko Haram et à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Ce verdict, salué par les autorités et la société civile, marque la volonté du pays de s’attaquer aux racines financières de l’extrémisme violent.

Un procès emblématique et inédit

L’enquête, menée par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) et les services de renseignement nigérians, a permis de démanteler un réseau sophistiqué de transferts d’argent, d’opérations de blanchiment et de soutien logistique aux groupes armés. Les accusés, issus de différentes régions du pays, utilisaient des sociétés-écrans, des transferts informels (hawala) et des comptes bancaires anonymes pour acheminer des fonds destinés à l’achat d’armes, de véhicules et au recrutement de combattants.

Ce procès, le plus important du genre au Nigeria, a été suivi de près par la communauté internationale. Les enquêteurs ont bénéficié du soutien technique d’Interpol, du FBI et d’Europol, illustrant la dimension transnationale du financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest.

Un signal fort à l’adresse des bailleurs et des complices

Les peines prononcées – allant de 10 à 30 ans de réclusion – visent à décourager toute tentative future de soutien financier aux groupes terroristes. Le gouvernement nigérian, par la voix du ministre de la Justice, a rappelé que “personne, quel que soit son statut social ou économique, ne saurait échapper à la loi s’il contribue, directement ou indirectement, à la perpétuation de la violence”. Les biens des condamnés ont été saisis et des poursuites complémentaires sont envisagées contre des complices présumés à l’étranger.

Les défis persistants de la lutte contre le terrorisme

Malgré ce succès judiciaire, la lutte contre le terrorisme au Nigeria reste complexe. Boko Haram et ISWAP continuent de sévir dans le Nord-Est, multipliant les attaques contre les civils, les forces de sécurité et les infrastructures. Les financements clandestins, souvent issus du trafic de drogue, de la contrebande et des enlèvements contre rançon, demeurent un défi majeur pour les autorités.

La société civile nigériane, tout en saluant la fermeté de la justice, appelle à renforcer la transparence du secteur bancaire, à améliorer la coopération régionale et à investir dans la prévention de la radicalisation, notamment chez les jeunes.

Un impact régional et international

Ce procès exemplaire intervient alors que plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, du Sahel et du Golfe de Guinée font face à une recrudescence des attaques terroristes. Le Nigeria, en tant que leader régional, entend montrer l’exemple et inciter ses voisins à adopter des législations similaires. L’Union africaine et la CEDEAO ont exprimé leur soutien à la démarche nigériane et appelé à une mutualisation des efforts pour tarir les sources de financement du terrorisme.

FAQ Africanova Justice

  • Qui sont les 44 personnes condamnées au Nigeria pour financement du terrorisme ?
  • Quels réseaux financiers soutiennent les groupes terroristes au Nigeria ?
  • Quelles sont les prochaines étapes pour la justice nigériane ?
  • Quel impact pour la sécurité régionale ?
  • Comment la société civile nigériane réagit-elle à cette décision ?

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