Niger – Deux ans après le coup d’État, le président Tiani dénonce les milices armées au sein des forces de sécurité

Depuis son accession au pouvoir lors du coup d’État du 26 juillet 2023, le président nigérien Mamadou Tiani affronte l’une des crises sécuritaires les plus complexes de l’Afrique de l’Ouest. Deux ans après cette prise de pouvoir controversée, il dénonce publiquement la prolifération alarmante de milices armées infiltrées au sein même des forces de sécurité nationales, qui déstabilisent davantage un État déjà fragilisé. Cette révélation soulève d’importantes questions sur la gouvernance sécuritaire au Niger, les risques de fragmentation et les défis multiples auxquels fait face la région du Sahel.

Prolifération des milices au cœur de la sécurité

Selon plusieurs sources officielles, des groupes miliciens ont trouvé des complicités au sein des forces policières et militaires régulières, capables de semer la confusion, d’appuyer des groupes rebelles ou criminels, voire de financer des opérations d’opposition armée. Cette situation contribue à une défiance croissante de la population envers les institutions régaliennes, affaiblissant la cohésion nationale.

Ces milices sont souvent liées à des réseaux ethniques, politiques ou économiques qui profitent de l’instabilité pour asseoir leur influence. Leur présence complique la tâche de l’armée officielle, déjà engagée sur plusieurs fronts, notamment contre les groupes jihadistes actifs dans la région, comme ceux affiliés à Al-Qaïda ou Daech.

Contextes de tension et impact socio-politique

Cette situation fragilise la restauration de l’ordre voulue par le gouvernement Tiani, provoquant une multiplication des incidents violents, des enlèvements, et un climat d’insécurité généralisée. Le président a ainsi appelé à une réforme en profondeur des forces armées, avec une focalisation renforcée sur la loyauté et la formation.

La défiance des citoyens envers l’État nourrit un terreau propice à l’érosion des institutions, voire à une aggravation des conflits intercommunautaires. Les acteurs civils et internationaux insistent sur la nécessité d’un dialogue inclusif, mêlant sécurité et développement pour sortir de cette spirale.

Enjeux régionaux et réponses internationales

Le Niger, situé au cœur de la zone sahélienne, subit les conséquences de l’instabilité régionale accentuée par la présence de groupes armés transfrontaliers. La communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine accompagnent les efforts de stabilisation, tout comme certains partenaires internationaux, notamment la France et les États-Unis, engagés dans une lutte antiterroriste conjointe.

La persistance des milices infiltrées complique cependant les opérations militaires et politiques, nécessitant une coordination renforcée et une vigilance accrue sur les aspects liés à la gouvernance sécuritaire.

Perspectives et défis à venir

Le président Tiani s’engage à renforcer la discipline militaire et à lutter contre l’infiltration des milices dans les corps sécuritaires, posant les bases d’une restauration de la confiance nationale. La réussite de cette entreprise dépendra de la capacité du gouvernement à associer réforme institutionnelle, soutien des communautés locales et mobilisation internationale.

L’enjeu est crucial : seules des forces de sécurité unifiées, compétentes et loyales peuvent espérer garantir une paix durable, condition indispensable au développement économique et social du Niger.

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