L’abonnement, un modèle omniprésent
En 2025, le modèle de l’abonnement s’est imposé dans tous les secteurs : streaming vidéo (Netflix, Disney+, Amazon Prime), musique (Spotify, Deezer), sport (salles de fitness, applications de coaching), logiciels, presse, jeux vidéo, livraison de repas… Si ces services offrent une grande flexibilité et un accès illimité à des contenus ou des prestations, ils pèsent de plus en plus lourd sur le budget des ménages.
Un budget mensuel qui explose
Selon une étude de l’INSEE, le foyer français moyen consacre désormais plus de 120 euros par mois à divers abonnements, contre 70 euros en 2019. Cette inflation s’explique par la multiplication des offres, mais aussi par la hausse régulière des tarifs. Netflix a augmenté ses prix de 15 % en deux ans, Spotify de 10 %, et les salles de sport affichent des forfaits allant jusqu’à 80 euros par mois pour les formules premium.
Le sentiment de « fuite d’argent »
Pour de nombreux consommateurs, la multiplication des prélèvements automatiques engendre un sentiment de perte de contrôle sur leur budget. « On ne se rend pas compte, mais à la fin du mois, il ne reste plus rien », confie Sarah, 34 ans, qui cumule six abonnements. Les applications de gestion de budget, très populaires, montrent que les abonnements représentent désormais le deuxième poste de dépense après le logement pour les jeunes actifs urbains.
Les conséquences sur le pouvoir d’achat
La hausse des abonnements intervient dans un contexte d’inflation généralisée : prix de l’énergie, des transports, de l’alimentation. Les ménages doivent arbitrer entre loisirs, culture, sport et dépenses contraintes. Beaucoup renoncent à certains services, partagent des comptes ou optent pour des offres low cost. Les associations de consommateurs alertent sur le risque de surendettement, notamment chez les étudiants et les familles modestes.
Les stratégies des entreprises
Les géants du streaming et du numérique misent sur la fidélisation et la montée en gamme. Netflix multiplie les contenus exclusifs, Spotify propose des podcasts originaux, les salles de sport offrent des cours en ligne et des services personnalisés. Les entreprises misent aussi sur la « difficulté à résilier » pour conserver leurs clients, malgré les obligations légales de transparence.
Vers un retour de la sobriété ?
Face à la saturation, on observe un début de « désabonnement » : certains consommateurs font le tri, privilégient la qualité à la quantité, ou se tournent vers des alternatives gratuites (bibliothèques, chaînes publiques, activités de plein air). Les experts appellent à une prise de conscience collective et à une régulation plus stricte des pratiques commerciales.
Conclusion : abonnements, confort ou piège pour le pouvoir d’achat ?
Le modèle de l’abonnement, s’il offre confort et flexibilité, contribue à la baisse du pouvoir d’achat et à la précarisation d’une partie de la population. Pour les ménages, l’enjeu est de reprendre le contrôle sur leur budget. Pour les pouvoirs publics, il s’agit de garantir la transparence, la concurrence et la protection des consommateurs.