Meloni-Trump : Le choc des populismes qui menace l’Europe

Rome, 10 avril 2025 – Le monde retient son souffle avant la rencontre entre Giorgia Meloni, chef de file des conservateurs européens, et Donald Trump, candidat favori pour les élections américaines de novembre. Ce face-à-face, prévu le 14 avril en Floride, pourrait redéfinir les équilibres géopolitiques du XXIe siècle. À l’agenda : une alliance énergétique transatlantique, des exemptions tarifaires pour l’industrie italienne, et une révision radicale de la politique OTAN. Mais derrière les sourires d’usage se cache un jeu dangereux : Meloni veut hisser l’Italie au rang de puissance médiatrice entre Washington et Bruxelles, tandis que Trump cherche à disloquer l’Union européenne en court-circuitant l’Allemagne et la France.

Le piège des exemptions tarifaires
L’enjeu immédiat est commercial. Trump propose de suspendre les surtaxes sur les voitures italiennes (actuellement à 25 %) en échange d’un soutien à sa guerre commerciale contre la Chine. Fiat-Chrysler, qui exporte 300 000 véhicules par an aux États-Unis, salue une « bouée de sauvetage ». Mais le plan a un prix : Meloni devrait soutenir les sanctions américaines contre les entreprises européennes collaborant avec Huawei. Un casse-tête pour Rome, où le groupe chinois a investi 1,2 milliard d’euros dans la 5G. « L’Italie devient un cheval de Troie de Trump en Europe », dénonce un diplomate français sous couvert d’anonymat.

L’Afrique, variable d’ajustement
Le rapprochement Meloni-Trump se fait au détriment du Sahel. Le gouvernement italien a gelé 70 millions d’euros d’aide au développement au Niger et au Burkina Faso, jugés « trop proches de Moscou ». Les fonds sont redirigés vers la Libye, où Eni prévoit de doubler sa production gazière d’ici 2026 pour approvisionner l’Europe. Une stratégie à haut risque : les milices libyennes contrôlent 60 % des infrastructures pétrolières, et les attaques contre les sites d’Eni ont augmenté de 40 % depuis janvier.

Réactions en chaîne
À Berlin, le chancelier Scholz dénonce une « trahison des valeurs européennes ». À Paris, Macron met en garde contre « un nouvel axe Rome-Moscou-Washington ». Mais Meloni campe sur ses positions : « L’Europe doit cesser de se mentir. Sans les États-Unis, nous sommes une forteresse sans armée. » Un discours qui trouve écho en Pologne et en Hongrie, où l’euroscepticisme gagne du terrain.

Conséquences pour l’Afrique

  • Crise migratoire : La réduction des fonds pour le Sahel pourrait provoquer un nouvel exode vers Lampedusa.
  • Enjeux énergétiques : L’Algérie surveille de près les projets gaziers italiens en Libye, qui menacent son monopole sur le marché européen.
  • Diplomatie : Le Maroc et la Tunisie pourraient devenir des partenaires clés de Rome pour contrer l’influence turque en Méditerranée.

Conclusion
Le duo Meloni-Trump incarne le grand retour des nationalismes transactionnels. Mais cette alliance, si elle permet à l’Italie de gagner en influence, risque de précipiter l’effritement de l’UE – et d’isoler l’Afrique dans un jeu de puissances de plus en plus imprévisible.

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