Marrakech accueille le Festival panafricain du cinéma 2025 : vitrine culturelle et politique du continent

Introduction

C’est un événement majeur pour la culture africaine. Le coup d’envoi du Festival panafricain du cinéma et des créations visuelles de Marrakech (FESPAMar) a été donné le 26 août dans la ville ocre. Des centaines de réalisateurs, acteurs, producteurs et critiques venus de plus de 40 pays participent à cette édition 2025, placée sous le thème «Raconter nos histoires, écrire notre futur». Entre glamour, débats et enjeux politiques, le festival se veut à la fois vitrine artistique et affirmation de la place de l’Afrique dans le cinéma mondial.

Une montée en puissance

Inspiré par le FESPACO de Ouagadougou, le festival de Marrakech s’impose désormais comme une scène incontournable. Soutenu directement par la monarchie marocaine et par plusieurs bailleurs internationaux, il attire des productions du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, mais aussi de la diaspora africaine en Europe et aux États-Unis. Cette année, 65 long-métrages et 120 courts-métrages sont projetés.

Place aux jeunes créateurs

L’édition 2025 met particulièrement en lumière de jeunes cinéastes originaires du Nigeria, du Kenya et du Burkina Faso. Leur cinéma, souvent engagé, aborde les thèmes de la mémoire coloniale, de l’environnement et des luttes sociales contemporaines. «Il s’agit de montrer l’Afrique qui bouge, une Afrique jeune et créative, loin des clichés misérabilistes», souligne la directrice artistique du festival.

La dimension politique et diplomatique

Au-delà de l’art, le festival est aussi un levier diplomatique. Marrakech devient, le temps d’une semaine, un lieu de rencontre pour responsables politiques, investisseurs et diffuseurs. Le cinéma devient ici un outil de rayonnement culturel du Maroc et, plus largement, de l’Afrique. Pour Rabat, c’est aussi l’occasion de rappeler son ancrage continental et sa volonté d’incarner un «hub culturel africain».

Défis et attentes

Cependant, de nombreux professionnels rappellent les défis structurels : manque de financements pour les films locaux, rareté des salles de cinéma sur le continent (moins de 1000 écrans pour 1,4 milliard d’habitants). Les débats du festival visent à pousser les États africains à investir davantage dans les industries culturelles et créatives, un secteur pourtant stratégique pour l’économie et l’emploi des jeunes.

Conclusion

Avec le FESPAMar 2025, Marrakech confirme son rôle de capitale culturelle africaine. En donnant la parole aux cinéastes de tout le continent, le festival rappelle que le cinéma est à la fois art, outil économique et instrument diplomatique.

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