Le Maroc fait face à une progression alarmante du taux d’obésité, avec des chiffres récents révélant que près de 24% des adultes seront confirmés obèses d’ici 2025. Ce phénomène frappe tout particulièrement les jeunes générations, suscitant une inquiétude croissante des autorités sanitaires et des experts, qui alertent sur les conséquences sanitaires, sociales et économiques de ce fléau.
Une épidémie silencieuse mais persistante
Selon le dernier rapport du World Obesity Atlas 2025, plus de 59% des adultes marocains auront un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à la normale, signe d’un surpoids généralisé. Parmi eux, 16,86 millions sont estimés être obèses d’ici quelques années, un chiffre en constante augmentation depuis quinze ans. Le phénomène affecte davantage les femmes que les hommes, avec une surreprésentation significative dans les catégories sévèrement obèses.
Cette progression rapide de l’obésité s’inscrit dans un contexte de modifications profondes des modes de vie, marquées par une urbanisation accrue, une alimentation riche en calories vides, et une baisse générale de l’activité physique.
Les jeunes : une population vulnérable
L’augmentation de l’obésité touche particulièrement les jeunes, avec 20% des enfants et adolescents déclarés en surpoids selon des enquêtes récentes. Cette tendance inquiétante est liée à des facteurs multiples : une prévalence accrue de la malbouffe, un mode de vie plus sédentaire, l’influence des écrans, mais aussi des causes hormonales et génétiques.
Le surpoids chez les enfants multiplie les risques de développer des maladies chroniques à l’âge adulte, telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certains cancers.
Impact sanitaire et social
L’obésité est un facteur critique de maladies non transmissibles (MNT) qui représente une part importante du fardeau sanitaire au Maroc. En 2021, 16 524 décès prématurés ont été directement liés au surpoids et à l’obésité, un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Les années vécues avec des incapacités associées à ces maladies entraînent également un coût énorme pour le système de santé et l’économie nationale.
Les autorités sanitaires ont commencé à mettre en place des mesures telles que la taxation des boissons sucrées, mais celles-ci restent insuffisantes pour enrayer la progression.
Réponses et perspectives
Face à cette crise, le Maroc doit accélérer la mise en œuvre de intégrées : sensibilisation massive, promotion de l’activité physique, habitudes alimentaires, et un suivi médical renforcé. Les campagnes dans les écoles, le recours aux médias et à la technologie sont des leviers essentiels pour changer les comportements.
L’avenir dépendra aussi des politiques publiques associées, impliquant les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et de l’industrie alimentaire, dans un effort commun pour inverser la tendance.