Maroc : Casablanca accueille le sommet africain du numérique, start-ups et inclusion

Le Maroc confirme sa position de leader régional dans l’économie numérique en accueillant, cette semaine à Casablanca, le Sommet africain du numérique. Cet événement rassemble des centaines d’acteurs de la tech venus de tout le continent et d’ailleurs, autour d’un enjeu majeur : accélérer la transformation digitale de l’Afrique, favoriser l’émergence de champions locaux et promouvoir l’inclusion numérique. Dans une région où la jeunesse et l’innovation sont des moteurs de développement, le Maroc entend jouer un rôle central.

Casablanca, nouvelle capitale africaine de la tech ?

La métropole économique du Maroc s’est imposée ces dernières années comme un hub incontournable pour les start-ups africaines. Avec ses incubateurs, ses espaces de coworking, ses universités connectées et ses investisseurs, Casablanca attire des entrepreneurs venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et même d’Europe. Le gouvernement marocain a misé sur l’innovation comme levier de croissance, en lançant des plans ambitieux pour la digitalisation de l’administration, la formation aux métiers du numérique et le soutien aux jeunes entreprises.

Le sommet, qui se tient sur trois jours, propose des conférences, des ateliers, des rencontres B2B et un concours de start-ups. Les thématiques abordées vont de l’intelligence artificielle à la cybersécurité, en passant par la fintech, la e-santé, l’agritech et l’inclusion financière.

L’inclusion numérique au cœur des débats

L’un des grands enjeux du sommet est l’inclusion numérique. Si l’Afrique connaît une explosion du nombre d’utilisateurs de smartphones et d’accès à Internet, les inégalités restent fortes entre les grandes villes et les zones rurales, entre les hommes et les femmes, entre les jeunes et les plus âgés. Selon l’Union internationale des télécommunications, près de 40 % des Africains n’ont toujours pas accès à Internet en 2025.

Des initiatives sont présentées pour réduire cette fracture : projets de couverture 4G/5G dans les zones reculées, programmes d’alphabétisation numérique, plateformes d’apprentissage en ligne, solutions de paiement mobile accessibles à tous. Le Maroc, pionnier du mobile banking, partage son expérience de l’inclusion financière, qui a permis à des millions de personnes d’accéder à des services bancaires via leur téléphone.

Les start-ups marocaines et africaines à l’honneur

Le sommet met en lumière la vitalité de l’écosystème start-up africain. Des jeunes pousses marocaines comme Chari (e-commerce B2B), Weego (mobilité urbaine) ou PrestaFreedom (services à domicile) côtoient des entreprises venues du Nigeria, du Kenya, de Côte d’Ivoire ou du Sénégal. Les solutions africaines s’exportent et séduisent de plus en plus d’investisseurs internationaux, attirés par un marché en pleine expansion.

Le concours de pitchs, très suivi, récompense les projets les plus innovants dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’éducation ou de la finance. Pour les jeunes entrepreneurs, c’est l’occasion de se faire connaître, de trouver des partenaires et de lever des fonds.

Formation, emploi et avenir des jeunes

La question de la formation aux métiers du numérique est omniprésente. Les universités marocaines et africaines multiplient les cursus en informatique, data science, cybersécurité ou développement d’applications. Des bootcamps, des écoles de code et des programmes de mentorat permettent à des milliers de jeunes d’acquérir des compétences recherchées sur le marché du travail.

Le numérique est vu comme une opportunité de création d’emplois, mais aussi comme un moyen de lutter contre la fuite des cerveaux et l’exode rural. « Le digital permet de travailler pour le monde entier depuis Casablanca, Dakar ou Abidjan », explique un entrepreneur sénégalais présent au sommet.

Les défis de la souveraineté numérique

Au-delà de l’innovation, le sommet aborde la question cruciale de la souveraineté numérique africaine. Face à la domination des géants américains et chinois, les acteurs africains plaident pour le développement de data centers locaux, la protection des données personnelles, la création de plateformes africaines et la régulation adaptée aux réalités du continent.

Le Maroc, qui a adopté une loi sur la cybersécurité et lancé un plan national pour la digitalisation de l’économie, veut entraîner ses voisins dans une dynamique collective. Les discussions portent aussi sur la coopération régionale, les échanges de bonnes pratiques et la mutualisation des ressources.

Conclusion : le numérique, moteur d’un nouvel élan africain

Le Sommet africain du numérique à Casablanca illustre la montée en puissance de l’Afrique dans la tech mondiale. L’innovation, l’inclusion et la souveraineté numérique sont au cœur des priorités. Pour le Maroc et ses partenaires, il s’agit de transformer l’essai : faire du digital un levier de développement, d’emploi et d’émancipation pour toute une génération.

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